Une Nuit Déconcertante [2367 MOTS - Entrainement ]

- Une nuit déconcertante -

Les deux jeunes femmes installées dans le carrosse, n'étaient pour le moins, plus dans leurs états premiers. Elles avaient toute la nuit devant elle. Le restaurant qu'elles venaient de quitter à l'instant, leur avait servi un dîner des plus succulent mais un peu trop arrosé. La musique avait été délicieuse à écouter. Et pour finir en beauté, elles s'en allèrent dans ce fameux carrosse d'un blanc immaculé, surmonté de dorures en or véritables, qui se dirigeait calmement vers un manoir. Le manoir en question, appartenait à la famille Kedarin, dont Emma était la riche héritière.

Emma, les yeux plissés et embués par l'alcool derrière son luxueux éventail, souriait bêtement à Noélie, qui elle n'arrêtait pas de gesticuler dans tout les sens, d'un rire jovial. Les deux jeunes femmes connaissaient très bien la suite logique d'une soirée de ce type, mais c'était la première fois que Noélie allait le faire avec une femme, et de surcroît plus âgée qu'elle. Mais la confiance, ou l'insouciance, régnais dans ses yeux.

Le carrosse ralentit, avant de se garer devant l'immense manoir.

« Mesdames, nous sommes arrivés » déclara le cocher.

Noélie ne tenait plus en place, elle ouvrit l'une des fenêtres du carrosse et y passa la tête.

Un vent doux caressa ses joues blanches teintées de rose. La nuit était magnifique et le manoir encore plus.

Le manoir était immense. Encore plus grand que ce qu'elle avait espéré. Jamais elle n'avait mis les pieds dans un tel lieu. Toutes les lumières y étaient allumées. Le manoir contrastait la nuit parfaitement.

« Il est temps de descendre, ma chère, l'intérieur est encore plus majestueux » lui souffla Emma à l'oreille.

Le souffle chaud sur sa nuque, fit trembler Noélie, qui se retourna langoureusement et acquiesça.

Le cocher leur avait ouvert la portière et attendait patiemment. Noélie, trop excité pour descendre convenablement, sauta à pieds joints. Sa robe en dentelle blanche se souleva légèrement, ce qui la fit glousser. Le cocher restait impassible. Emma descendit à son tour.

Sa robe en satin noir épousait parfaitement chaque partie de son corps. Telle une déesse, elle regarda d'un air hautain le cocher en lui faisant signe de les laisser, ce qu'il fit promptement.

Ses longues jambes légèrement bronzées se dirigèrent vers la porte d'entrée du manoir.

Elle fit signe à Noélie de la suivre. Elles entrèrent, la lourde porte en bois se referma d'un bruit sourd.

Noélie était émerveillée. Elle n'avait jamais mis les pieds dans tels lieux. Le seul endroit luxueux qu'elle avait pu visiter auparavant n'était autre que le restaurant où elle venait de manger une heure plutôt.

Emma enleva ses escarpins, les jeta d'un air désinvolte et commença à grimper les somptueuses marches en marbre blanc.

Noélie s'encourut à faire de même et lui emboîta le pas. Durant la montée des marches, Noélie avait le regard fixé sur la croupe de sa future amante qui se balançait gracieusement.

Des tableaux hors de prix ornaient les murs de toutes parts. Rien n'était à sa place par hasard.

C'était irréel pour une femme de la caste de Noélie de se balader dans ce genre de domaine accompagnée d'une magnifique femme. Quelle chance elle avait eu que cette dernière s'enquière pour sa personne.

Arrivés à l'étage, Emma, le sourire espiègle, fit un signe de la tête à Noélie, pour lui désigner la chambre à coucher, où bientôt des choses au-delà de l'imaginaire allaient arriver.