l'évasion

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En séparant les hamsters, un vendeur a fauté et a placé un mâle dans la cage des femelles.Sofiane, 4 mois, est maintenant encerclé par une masse de femelles en chaleur. La chance de sa vie. Il se frotte machiavéliquement les mains et décide de repérer sa première conquête;

-ça sera la plus jeune !

Le sentiment d'excitation est de plus en plus puissant lorsqu'il inspecte sa cible. Plutôt costaude, un poil soyeux, un visage infantile et un tout petit museau qui fait fantasmer le voyeur, il en oubli même le regard des autres lorsqu'elle le surprend.

Cette dernière est tout d'abord submergée d'excitation et en recrache même les graines qu'elle avait gardées bien précieusement dans ses bas-joues. L'euphorie évidente, une douce musique submerge le rayon, un faisceau de lumière se diriges vers les amants, qui au ralenti se précipitent l'un vers l'autre, le songe se magnifie quand le bruit d'un disque rayé fait surface. La femelle observe son prince charmant :

une tonsure sur le crâne , des yeux bigleux, une dent arraché, coiffé comme un alcoolique qui se réveil de sa dernière cuite...

-je n'avais pas imaginé le père de mes enfants comme ça.

Un profond dégoût lui prend aux tripes, l'empêchant de regarder le répugnant. Et dans un excès de stress, celle-ci se retourne, mettant par accident, ses attribues féminins à disposition du hamster.

Quand ce dernier se trouve à un ras de sa cible, la musique s'accélère afin de parvenir à un rythme beethovenien . La lumière rougie, le visage de Sofiane est à moitié dans la pénombre. L'excitation est de plus en plus intense.

Un employé a remarqué le mâle. Sofiane sent des doigts lui oppresser le corps et en un quart de seconde tout ses espoirs sont réduit à néant. Séparé de sa femelle, l'animal s'irrite:

-bordel ! Pense-t-il

Il se débat du mieux qu'il peut pour se libérer, mais en vain. Sofiane décide donc de mordre le bout de chaire. Quelques gouttelettes de sangs s'écoulent rapidement. Surprise, celle-ci lâche brusquement sa victime.

Le hamster chute presque instantanément et s'aplatit contre le sol. Il commence alors sa course-poursuite, afin de, peut-être rejoindre sa femelle plus tard.

Cet endroit est rempli de broutilles inutiles, des tableaux, des chaises, des clous, des tables, des ceintures.... Ce lieu ressemble à un gros dépotoir ambulant ou les chaussures peinent à se balader.

Sofiane circule entre les obstacles et scrute l'endroit pour acquérir un abri. Il traverse un couloir de nourriture, de casseroles quand il déniche une valise entrouverte. Ni une ni deux, il s'y cache avec l'espoir de ne jamais se faire repérer.

Après quelques minutes d'attente, le fugitif se remémore sa femelle ; cette lumière qui éblouissait son beau visage enchanteur, sa course romantique vers son amant mettant ses gracieuses hanches en valeur, ses deux troues magistraux quand elle a pivoté....

-Il faut que j'y retourne !

Sofiane se précipite en direction de la fissure mais il s'aperçoit qu'elle a disparu .

La valise bouge, le décor tremble. Sofiane est enfermé dans l'obscurité. L'espoir de retrouver sa belle s'éteint au fur et à mesure que l'oxygène, selon lui, diminue. Il s'étouffe et retient sa respiration toutes les 3 secondes pour rester en apnée à peine quelques instants afin d'économiser l'air. Autant dire inutile pour un hamster mesurant à peine 9 centimètres dans une si grande valise.


Sofiane, paranoïaque, n'arrive plus à respirer convenablement, son souffle se saccade et ses orbites tournent autour d'eux-mêmes. Il tremble de plus en plus intensément, une musique "La Mort du Cygne" fait face. Le hamster, en pleine agonie trouve la force de danser sur ce rythme des plus adéquat. Il bouge comme si c'était la dernière fois et termine le classique en s'écroulant, affaiblie, inconscient.




Dans son état d'hypocondriaque, endormi, il aperçoit un tunnel au loin. Une éblouissante lumière qui reflète deux autres de son espèce, probablement des ancêtres.

La femelle décide de se prononcer:


-On ne va pas y aller par quatre-chemins, tu vas mourir puceau. Trouve un autre but à ta vie mon fils, et tu accompliras de grandes choses.

Sofiane, ne sachant plus quoi penser est dépité. Il en a même oublié son agonie d'il y a quelques minutes. La lumière et les deux êtres disparaissent. Plus aucun fond sonore n'est audible, un silence assourdissant appuie la tristesse de l'animal. L'atmosphère se glacifi et le bruit d'un courant d'air surgit.


Un éclaire d'espoir dans les yeux, le hamster cours dans tous les sens pour trouver une issu. Malheureusement pour lui, aucune faille n'est visible. En effet le courant d'air provenait de son immagination. Il a froid et tremble quand soudainement la valise s'ouvre.


Sofiane tombe, comme par hasard, nez à nez avec un chameau.


Un hamster à ManhattanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant