L'Héritage - Tome 1 : Léianne Roussel.

Chapitre 1 (Part. 2)

Image : Opale. 

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Léianne, comme à son habitude, arrive à la station de métro « Capitole » avec dix minutes d'avance. Et comme à son habitude, elle s'appuie contre un mur et met ses écouteurs le temps qu'Anna arrive.

Tandis qu'elle observe les gens – surtout qu'il y a affluence aujourd'hui, elle remarque un homme qui l'observe lui aussi. Il est vêtu de manière ordinaire – le combo jean, T-shirt, baskets – et ne semble à priori pas suspect mais le simple fait de se savoir observée lui fait froid dans le dos. Peut-être essaie-t-il de se fondre dans la masse afin de repérer de jeunes filles qu'il pourrait suivre dans le métro, à des fins douteuses. C'est malheureusement habituel ici, et dans tous les transports en commun. Cependant, cet homme-ci semble encore plus louche.

Anna arrive à temps pour la sauver. Léianne la voit arriver de loin avec ses cheveux d'une couleur approximativement violette et son style vestimentaire à la coréenne. Oui, Anna est une grande fan de K-Pop, mais elle ne fait pas partie de ces filles qui fangirl un peu trop sur leurs idoles. Son groupe préféré est les BTS (un groupe de K-Pop qui fait fureur en ce moment, que ce soit en Corée du sud ou bien dans le monde entier). Néanmoins, elle n'aime pas que cela, tout type de musique l'intéresse. En voyant Léianne, Anna retire ses écouteurs en les enroulant sur son téléphone avant de le mettre dans son sac à main. Léianne fait de même.

Comme à leur habitude, elles se dirigent vers les escalators extérieurs afin de rejoindre la place du Capitole. Léianne, qui a tendance à parler de tout et de rien, reste silencieuse. Cela n'échappe pas à Anna.

- What's up ? (NdA : Quoi de neuf ? En anglais) Demande Anna à son amie.

- J'ai fait un rêve bizarre, et ma mère a littéralement pété un câble, explique rapidement Léianne qui ne comprend toujours pas ce qui a bien pu se passer.

Anna et Léianne continuent à marcher en silence. Elles se frayent un chemin dans la foule compacte d'un samedi après-midi au Capitole. Elles se font bousculer par plusieurs personnes et Anna ne peut s'empêcher de grommeler dans sa barbe. Oui, dans sa barbe inexistante. Il faut dire que les gens ont la fâcheuse tendance de se croire tout permis et de ne pas se pousser lorsqu'on souhaite passer. Un peu de respect tout de même ! A leur gauche, la mairie de Toulouse se dresse sur la place du Capitole. Le bâtiment de la mairie est majestueux et ressemble à un palais. Quant à la place, elle grouille de monde et sur le sol sont dessinés la croix occitane (symbole du Pays d'Oc) ainsi que les douze signes astrologiques au bout de ses branches. Elles arrivent enfin dans un des nombreux magasins de Séphora. Elles saluent l'agent de sécurité et Anna file tout droit vers le premier stand.

- Bon, tu vas m'expliquer cette histoire de rêve ? S'impatiente Anna en regardant la multitude de masques pour le visage.

- Si tu veux, mais tu risques de me prendre pour une folle.

- Moi ? Te prendre pour une folle ? Tu plaisantes ?

Il est vrai qu'Anna fait également de drôles de rêves et croit à beaucoup de choses, comme les fantômes par exemple. C'est une personne très ouverte d'esprit avec qui Léianne peut parler librement de ses rêves et problèmes en général.

- Allez, raconte-moi tes plus noirs désirs, dit Anna.

- Peut-être pas jusque-là, répond Léianne en riant.

Léianne se décide enfin à parler lorsqu'elles ressortent de la boutique.

- Dans mon rêve, j'étais dans une ville que je ne connais pas et je ne saurais pas te la décrire. Je devais courir pour m'éloigner des personnes qui me voulaient du mal. Ne me demande pas non plus de qui il s'agit, je ne le sais pas. Après, j'ai voulu rejoindre un garçon qui était en danger et à qui, apparemment, je tenais beaucoup. Il s'appelait Kolya.