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  Comme tous les matins, je me rends sur la plage, profiter des lueurs du soleil. Elles sont si belle. Et comme tous les matins, Nathan me rejoins comme il en a pris l'habitude. Je ne sais pas qui il est réellement, mais tant que je suis bien, je ne perds pas mon temps à me poser des questions.

- Hey, Maëlys.

- Hi, ça va ?

- Oui et toi ?

- Tu sais... Tant que j'arrive à sourire et à respirer, c'est bon.

- Oui. T'es de plus en plus moche, c'est normal ça ?

- Peut-être, quand le temps nous ai compté.

- Tu veux toujours pas m'expliquer ?

- Non, je profite de l'instant, je veux pas des regards de pitiés. Si moi je suis moche, je me demande ce que tu es.

- Moi ? Je suis tout simplement parfait.

  J'éclate de rire, avant de me lever, courir sur la plage. J'adore faire sa, parce que j'ai l'impression de voler, d'être libre, d'avoir toute la vie. Même si je sais que c'est faux, à cet instant, c'est ce que je pense. Je pense à tous ce que je pourrais devenir, à tous ce que je ne deviendrais jamais. Je pense à mon passé, à mon futur. C'est moi qui est entre guillemet fait le choix de mourir, parce que j'avais une chance de m'en sortir. Un don, c'est ce qui me fallait. Mais je refuse de vivre à la place de quelqu'un, avec son cœur, avec ses sentiments. Je refuse de vivre alors que quelqu'un d'autre est mort pour moi. Quelqu'un d'autre que je ne connais même pas. Je ne souviens de la réaction de ma mère lorsque j'ai annoncé que je ne voulais pas d'un autre cœur. Elle a éclaté en sanglot, parce que elle savait ce que ça signifiait, je venais de me condamner à mourir. La vie suis son cours, pour moi elle s'arrêtera, pour d'autres, elle c'est déjà arrêté, pour d'autres, ils ne savent pas quand.

- Arrête de courir ! cri Ethan.

- Non ! C'est ma vie ! Si tu veux tout savoir, il ne me reste que moins d'un an à vivre, parce que j'ai un cancer.

  J'accélère le rythme, je m'enfuis, je me retourne pour voir Ethan ralentir jusqu'à s'arrêter, et tomber au sol, genou contre terre, mais je ne fais pas demi-tour, je continue ma course, il est mal, à cause de moi. Les larmes coulent sur ma figure, librement, le vent contre ma figure, j'ouvre la bouche pour crier.

- POURQUOI !? j'hurle.

  Pour la première fois, je pleure cette maladie. Deux ans après que Oliver soit partie, je ne savais plus pleurer, je ne savais plus aimer d'autres personnes, c'est pour ça, que quand on m'a annoncé mon cancer, puis ma mort dans moins d'un an, je n'ai même pas pleuré, je me suis vidé de sentiment à ce moment là. Je n'aurais pas l'occasion de devenir celle que je veux être.

  Je m'effondre et je me mets à pleurer, toutes les larmes de mon corps, je me sens terriblement seule à cet instant.

- Oliver !!! Pourquoi ?! Je voudrais savoir !! j'hurle.

  Je continue à crier, pleurer, tapé mes mains sur le sable, petit à petit, mes sanglots se calment, je me retourne sur le dos, en m'allongeant. Je ferme les yeux. Je me revois avec mon meilleur ami, sur cette plage, quand nous étions enfants, des enfants insouciants, naïfs. Quand je ne savais pas que le temps m'était compté, que Oliver disparaîtrait. Que je me retrouverais seule.

   Je sens ma tete se soulever puis se reposer, je crois rêver encore, mais je n'ouvre pas les yeux, parce que je me sens moins seule maintenant, j'ai peur de briser cette instant. Des mains caressent mes joues. Sa pourrait être un inconnu, dangereux même. Mais quelque chose me dit que non, que je suis en sécurité.

    Je respire un grand cou, je me redresse et pivote sur moi-même avant d'ouvrir les yeux.


Advanced without you ?Where stories live. Discover now