Vampire Hunter

Chapitre 6

Je marche d'un pas lent et mal assuré, ce dont je n'ai pas l'habitude. L'assurance c'est primordiale pour moi, et si on m'avait dit qu'un jour je serai mal à l'aise à cause d'un gosse j'aurais tranché la gorge de cette personne.

C'est un quartier totalement répugnant, pire que le mien. Des femmes très peu vêtues arrêtent une voiture toutes les cinq minutes, plusieurs hommes me regardent durement sûrement par peur que je leur vole la drogue qu'ils ont dans les poches. L'odeur du quartier me fait penser aux égouts de Paris, la dernière fois que j'y suis allée une canalisation avait éclaté et Paris avait était envahi d'une odeur nauséabonde, rien que d'y penser un haut le cœur me vient.

Je jette un œil aux immenses immeubles abandonnés qui m'encerclent, j'écoute, je regarde, je me concentre. Tout me répugne ici, même l'immeuble où habite Ethan. 

J'entends le bruit incessant de sa console, les hurlements de ses parents, les portes qui claquent, les insultes... Heureusement pour eux que tout ce vacarme est dissimulé par le bruit des voitures et des insultes qui fussent en bas de l'immeuble. 

Je pénètre dans l'immeuble en ignorant les appels d'hommes vulgaires derrière moi. Je monte tous les étages en me posant milles et une questions. Est-ce bien ce que je m'apprête à faire ? Dois-je plutôt laisser ce gamin dans sa misère ? Suis-je déjà entrain de m'attacher ?

Décidément j'ai beau passé pour la chasseuse la plus tenace et froide, je suis juste une putain de gamine fragile. Je soupire un grand coup et donne trois coups à la porte de son appartement. Les hurlements s'arrêtent.

- Qu'est-ce que tu attends connard va ouvrir ?!

- Si tu continues de me parler comme ça je t'enfonce ta grande gueule dans le mur !

Sur ces dernières insultes un homme d'une cinquante d'années m'ouvre la porte, ses cheveux grisonnants, ses yeux d'un noir perçant et sa corpulence tellement énorme - que je doute qu'il passe la porte - me saute aux yeux. Son regard passe par tellement d'expression pour au final devenir froid. 

- Vous êtes qui ?

Je n'aime pas la façon dont ce gros porc me parle, mais je fais l'air de rien et essaie de rentrer dans l'appartement. D'un geste plutôt violent l'homme me pousse en arrière lâchant au passage un grognement plus digne d'un animal qu'un humain.

- L'asile c'est pas ici, c'est au coin de la rue maintenant dégage. 

Il ferme la porte violemment mais je l'en empêche en coinçant mon pied dans le coin de la porte. Je pousse cette dernière, poussant au passage l'homme bedonnant. 

- Marc ? Qu'est-ce qui ce passe ?

Une femme arrive à son tour dans le hall d'entrée, des rides de fatigue encerclent chaque parties de son visage, ses cheveux blonds décoiffés tombent sur ses frêles épaules, ses yeux perçant me détaillent de la tête aux pieds. Je n'aime pas regarder cette femme, elle ressemble beaucoup trop à Ethan comparer à l'autre sac de graisse.

- Qui êtes vous ? 

- Je m'appelle Dana, je viens voir Ethan.

- Ce bouffon traîne avec les putes maintenant ?

- J'ai mal entendu ?

L'homme avance de quelques pas et commence à fermer la porte.

- Dégage maintenant.

- Ça va pas être possible.

- Si tu dégages pas de toi même, je le ferai moi-même.

Je m'avance, avec amertume, un peu plus vers lui. Une odeur de friture et d'alcool atteint instantanément mes narines. Au secours. J'attrape l'homme par le col et le pousse tout au fond de son appartement jusqu'à le plaquer sur la table de la cuisine. La femme retient un hurlement avec ses mains.