Chapitre 19

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Chapitre 19

Après un instant patiemment attendu devant la porte qui ne s’était pas plus entrouverte, Eddy poussa avec précaution la porte pour nous laisser entrevoir l’intérieur. Que la porte soit fermé ou ouverte, nous n’apprîmes rien de bon sur l’endroit. Personne ne se trouvait au côté de celle-ci, ce qui nous fit penser qu’elle s’était ouverte toute seule, mais chacun savaient que s’en était impossible. Après avoir affalé une foule d’hypothèse sur ce simple grand bout de bois concassé qui formait l’introduction au sinistre intérieur, nous nous attardâmes sur les détails de l’endroit. C’était un long couloir interminable, selon ce que l’on pouvait voir avec ce si peu de lumière ambiante. Il semblait ne rien avoir autour, ni même de vie. Nous aurions dit que la joie semblait avoir disparu à jamais. Les murs dégageaient une immense froideur à n’en cicatriser le sang. Pendant que j’observais la salle d’un regard cherchant les souvenirs, Thierry et Eddy étaient déjà passés à l’action. J’en pris conscience lorsque j’entendis chacun souffler le terme « lumos » qui me fit le saut. Ce simple chuchotement retentissant dans toute la froideur du couloir était suffisant pour surprendre mon tympan. Je me retournai au même moment pour leur faire part de la peur qu’ils m’avaient fichue et au même moment j’aperçus une scène peu commune. Par le sort jeté de leur bouche, leurs mains se mirent tranquillement à rayonner de leur vaisseau sanguin. C’était magnifique. De la paume jusqu’aux doigts, un bleu éblouissait les parois comme le bleu d’un néon. Nous pûmes penser à avancer vers l’intérieur alors que nous avions maintenant une source de lumière pour rassurer nos pas qui paraissaient pesant.

Nous primes le temps d’entrer le plus calmement possible afin d’observer tout autour de nous qui pourrait susciter des inquiétudes, mais rien n’accrocha notre attention jusqu’à ce que nous entendîmes la porte se refermer sur elle-même, ce qui provoqua un étonnement pour chacun. Un gros VLAM retentit dans son long trajet et s’étouffa sur le mur pour suspendre notre peur sans la laisser tarder. Nous jetèrent chacun un regard de détresse de l’un à l’autre pour rassuré le groupe de trois que nous formions. Nous savions que ça ne sentait pas bon. Pris par surprise à nouveau, un cliquetis haletant surgit et au même moment, les néons installés sur le plafond s’allumèrent d’un fort et puissant blanc éblouissant. Tout ce moment se passa si vite. J’aperçus pour la dernière fois les beaux yeux d’Eddy embrouillé par la peur pour ensuite sombrer dans une vision floue. Nous aurions dit un immense brouillard blanc. Je sentis que si je persistais, je pouvais sombrer dans l’aveuglette à jamais. Comme tout avait l’air sagement programmé, je m’effondrai  au sol pour en perdre tout espace de temps et de conscience dans un noir total.

Je me réveillai après un lab de temps incertain. Il pouvait paraître long, comme il parut court, je n’en pu y donner les tours d’aiguilles parfaitement dans l’immense horloge de l’humanité. J’étais maintenant dans un endroit familier. J’y étais déjà venue. Je ne sais pas quand, ni comment, mais je connaissais le paysage qui se formait peu à peu plus clairement dans ma tête étourdit des évènements. Je tentai désespérément de me lever du sol sec, mais je fus envouter d’une gêne de mes jambes. Alors, j’observai plus profondément. J’étais dans une immense prairie remplis de blés et de pissenlits, alors que le reste était d’un brun-beige de la terre séché en saison peu pluvieuse. Ma tête me faisait atrocement mal. Une douleur tambourinait à l’intérieur de celle-ci de plus qu’un bourdonnement agaçait mes tympans ce qui troubla mon désir de repérer toute chose autour de moi.

Une jeune fille sortit de nulle part s’approcha de moi toute souriante en gambadant. Elle me faisait étrangement penser à moi lorsque j’étais petite. Je la regardai qui s’arrêta pour me dévisager dans sa petite robe fleurie. Je ne lui donnais pas plus de 4 ans à cette petite. 4 ans…L’âge de mon kidnapping… Elle me tourna le dos et partit dans la direction d’où elle venait.

- Mais Attends! Dis-je. Attends petite! Viens ici! D’où viens-tu?

J’en perdis la tête à poser de multiples questions pour susciter l’attention de la demoiselle qui ne fit aucun effort pour se retourner le moindrement. Il était trop tard maintenant, elle avait disparu comme elle était apparue. Mes oreilles portèrent leur attention au son qui augmentait de décibels peu à peu et qui se transforma en immense rire terrifiant. Elle chercha un peu partout d’où survenaient ces rires pour en entendre un nouveau bruit.

- CYRILLE!

Je reconnus ce cri de panique.

- Eddy? EDDY? Criai-je dans le vide, ne sachant pas où était celui-ci.

Je vis une vague image de son tendre amour traverser son esprit, car oui, j’étais bel et bien en amour avec mon guerrier, et il disparut en même temps d’une grande masse de vent qui me fit perdre encore plus du peu d’équilibre que j’avais. Tannée de toutes ces secousses et de cette perte d’emprise sur moi-même, je rassemblai mon courage et je me levai. Mes jambes n’aimaient pas le lourd poids que je puisais sur eux, mais ils s’endurcirent pourvu ma détermination à avancer.

- Cyrille…Cyrille…Cyrille…

De partout j’entendis mon nom d’une voix semblable à celle de Mieilie qui m’étourdit et me fis perdre les pédales. J’éclatai en sanglot et me mit à crier de toutes mes forces.

- HAHAHAHAHAHAHAHAHA!

Le rire de Mieilie me glaça les veines et je sentis une immense vague de froid en moi. J’étais frigorifiée. Je grelottais de mes dents et devenais peu à peu un glaçon vaincu par la désagréable température. Je me mis à courir tentant de me débarrasser de quelque chose qui n’était plus claire. J’allai dans toutes les directions et je m’enfargeai dans mes pas pour en perdre, encore une fois, l’équilibre. Je tombai à mort au sol et me pris soudain une immense crise épileptique qui me vit me secouer dans tous les sens autant possible qu’impossible. Sur un des coups raides, je me frappai violemment la tête au sol ce qui me revint dans un profond sommeil.

Je me réveillai à nouveau dans une cellule blanche. La même cellule qui avait tenté d’étouffer mon pouvoir à l’aide d’Hubert et de Mieilie. Je me levai lourdement étourdis et je m’assis sur la table coussinée qui me servait de lit. Plutôt inconfortable comme réveil. Selon la forme, elle ressemblait à une table comme lorsque nous allons chez le médecin. Tout semblait pareil, alors qu’au contraire, tout était différent. Dans mon nouveau monde, il est fort probable qu’ils ne connaissent l’existence de médecins…

La révélation de l'angeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant