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Cette soirée-là avait été différente des autres. On l'avait vécu comme si c'était la dernière de notre existence. Nos esprits devenaient brouillons. Les cris avaient cessé, les larmes avaient coulé, la rage s'était déversée contre l'orage de l'Oracle. Les tensions électriques passant à travers ces nuages avaient frappé sur nos esprits. Nos esprits devenaient brouillons. Plus rien n'était contrôlé. L'astre nocturne montrait toutes ses faces, sortant de son ombre. L'électrocution s'était démenée de nous, nous liant à ce coup de foudre. Nos lippes scellées jusqu'à en perdre le souffle, comme cette mélodie mélancolique. Et pourtant, j'y ressentais la même joie de l'autre jour. Nos mains divaguaient sur nos êtres opposés. Je caressais doucement tes pommettes éclaircies par ta peau pâle, jusqu'au bout de mes phalanges, remontant dans tes mèches emmêlées dans leur noirceur. Mille et une couleur naquît au fond de notre bas ventre, frappés une nouvelle fois par la réalité qu'est la vie éphémère. Les sentiments.
Malgré tout,
je te voyais mourir chaque secondes, à mon plus grand malheur.