Il jeta un coup d'oeil au cadran de sa montre : Plus que vingt minutes avant son examen. Mince, il fallait qu'il se dépêche si il ne voulait pas le rater.
Il attrapa son sac et y rentra son matériel scolaire avant de se rendre compte que celui-ci était troué.
Il soupira d'exaspération et ouvrit rapidement son armoire avant de sortir son sac à dos de l'année précédente.
Lorsqu'il l'ouvrit, une centaine de papiers tombèrent sur le sol. Il s'arrêta un instant puis les saisit.
" Je sais pas. Demande à quelqu'un d'autre.
Alexandra."" Désolé pour hier.
Calli."" Merci. Tu es mon meilleur ami, Calli♡.
Alex.""Je préfère parler à toi ;).
Calli."Le garçon lâcha soudainement le sac qui s'écrasa en un bruit sourd sur la moquette de sa chambre.
Déjà un an.
Et la vie continuait...Sans elle.Son attention dévia sur une des petites feuilles, s'envolant à cause de la brise s'échappant de la fenêtre entrouverte. Il l'attrapa alors qu'il se posait dans une triste valse sur son bureau.
Il ne lui fallut pas plus de trois secondes pour le reconnaître ; le plus abîmé de tous, le début de cette mélodie, sa mélodie, qui était auparavant leur mélodie :
" C'est quoi la réponse de la 3.b)?
Calli."Il esquissa un léger sourire.
Il l'a connaissait. Il connaissait la réponse de cette foutue question 3.b)!
Il l'avait toujours su...Mais il ne comprenait pas pourquoi alors il avait prit son stylo qui se mettait toujours a fuir en cours de français, il avait déchiré le bout de feuille de son cahier jaune qui sentait autant mauvais que ces livres de littérature que feuilletait Monsieur Armany de son bureau et, que de son écriture maladroite et penchée, il avait écrit ces septs mots...
Mais il savait que ses cheveux lui avaient toujours rappelé les feuilles qui tombaient dans une danse joyeuse en automne, que ses yeux lui provoquaient d'étranges secousses dans tous le corps et lui créeaient toujours des monstres dans l'estomac qui lui dictaient quoi faire, que son odeur de vanille lui offraient de toutes nouvelles émotions et sensations qui lui faisaient horriblement peur mais qui l'attiraient...
Et maintenant?
Il dessinait durant son sommeil le moindre de ses souvenirs partagés à ses côtés pour ne jamais l'oublier, pour toujours la garder là où elle le protégerait : au niveau de ses battements de coeur et de sa respiration constamment irrégulière.Et qui sait?
Peut-être qu'un jour, dans un pays sans lois, sans règles, sans injustices, sans préjugés, sans noir, ni blanc, juste avec les couleurs de l'arc-en-ciel, il reverra ce magnifique papillon échappé de sa cage trop triste, rayonnant, s'envoler.Ce papillon, il n'a pas besoin d'être le plus beau, le plus gros, le plus joyeux
Non, juste avec sa simplicité, ses défauts et ses qualités il rayonne à sa façon.Et, surtout, il fait battre son coeur.
- Calli!! Tu vas être en retard!!!
Il sursauta en entendant son père hurler, le faisant soudainement sortir de ses pensées. Il alluma l'écran de son téléphone et retint un cri de surprise ; plus que cinq minutes avant le départ.
Se rappelant soudainement de quelque chose d'important, il fouilla furtivement dans son ancien sac et après quelques courtes minutes de recherches intense, il attrapa le papier qu'il cherchait :
"Moi aussi Alexandra, je t'aime. Et j'ai entendu que ça part jamais ces trucs-là. Alors c'est pas grave si ça dure qu'une seule seconde, ça aura existé et on ne l'oubliera pas. Arrête de voir tout par rapport aux autres et ne regarde que toi. Toi et moi..."
Elle ne l'avait jamais reçu.
Il attrapa rapidement un stylo et rajouta à la fin du mot son prénom, comme pour mettre fin à tout cela.
Puis, il jeta le sac rempli de souvenirs dans son armoire.
Enfin, il se releva, mît son boomber et ses baskets en riant tristement :
- Tout ça...
Il sortit, attrapa la poignée de la porte et la referma avant de compléter, les larmes aux yeux :
- À cause d'un foutu bout de papier.
Fin.
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Un Foutu Bout De Papier
Teen FictionSi Calli n'avait pas séché à la question 3 du petit b, il n'aurait jamais parlé à Alexandra. Ils ne se seraient jamais connus. Jamais cette histoire n'aurait commencé. Tout ça à cause d'un foutu bout de papier.