Heat Wave ( VF) TOME 1 THE HEART OF THE STORM

Chapitre 5

Ils se mirent en chemin pour tenter une nouvelle fois de traverser la forêt tropicale dans cette nouvelle atmosphère silencieuse mais pas tendue. Steve était en tête, portant leurs sacs pleins de provisions. Ils avaient marché quelques bons kilomètres la veille au soir, le long de la plage en direction du sud
avant de trouver ce yacht, ici la jungle était moins broussailleuse qu'au nord. Et c'était tant mieux parce que même si ces vêtements étaient infiniment plus légers que son uniforme, les chevilles et les tibias de Steve étaient sérieusement maltraitées par les ronces et les buissons qu'ils traversaient. C'était douloureux mais tolérable. La chaleur continuait de monter en flèche, une chaleur humide et étouffante dont il n'avait jamais vraiment expérimenté une telle intensité auparavant. Il ne fallut que peu de temps avant que le coton de cet horrible t-shirt qu'il avait sur le dos ne se retrouve collé à sa peau à cause de la sueur. Une fois de plus, c'était dérangeant mais il pouvait vivre avec.

Non, son plus gros problème c'était le simple fait qu'ils n'avaient toujours pas de nourriture, et qu'il commençait sérieusement à crever la dalle. Vraiment. Pour l'instant ce n'était pas très grave, mais il savait par expérience que ça allait pas tarder à le devenir. Le sérum du Super Soldat avait multiplié son métabolisme par 4, ce qui signifiait qu'il devait manger plus qu'un homme lambda. Beaucoup plus qu'un homme normal en fait. L’armée avait été plutôt efficace en ce qui était de lui fournir à manger souvent et en grande quantité, mais il y avait eu quelques fois où il s'était retrouvé trop loin de la base où trop pris dans une mission pour manger à des heures régulières. Les Commandos et lui avaient découvert malgré eux ce qui arrivait lorsque Captain America était à court de réserves. Pour faire simple : Il avait failli y passer ; une nuit d’automne peu de temps après qu'il ait sauvé le 107ème d’infanterie en Italie, leur mission les avait menés jusqu'au fin fond des montagnes et des vallées du nord de l’Italie et les bourrasques de vents les avaient forcés à trouver refuge dans les gorges profondes des vallées pour un long moment. Ils étaient vite arrivés à court de provision, n'ayant pas anticipé ce malheureux concours de circonstances désastreuses. Steve avait passés à peu près 3 jours sans manger avant de commencer à mourir littéralement de faim. La faim avait tout d'abord été facile à ignorer, juste une petite sensation désagréable. Vers la fin du deuxième jour, cela c'était vite transformé en un énorme problème totalement ingérable et aujourd'hui encore il ne se rappelait plus très bien de la fin de la mission. Il avait été trop faible pour rester conscient, empreint d’hallucinations alors que son corps commençait littéralement à consommer sa masse musculaire pour le maintenir en vie. Il avait le vague souvenir de s'être évanoui dans les bras de Bucky, alors que celui-ci, les larmes aux yeux le suppliaient de s'accrocher. Puis de se réveiller dans la base Londonienne du SSR le bras relié à une perfusion lui transférant des nutriments, et Bucky toujours à ses côtés, les yeux toujours rougis par les larmes alors qu'il lui passait un savon pour avoir été un putain d idiot d'avoir laissé l'armée lui injecter un sérum qui le tuerait s'il ne mangeait pas comme un cheval.
Ce n'était pas quelque chose qu'il souhaitait revivre, franchement, même s'il ne souffrirait d'aucun effet néfaste douloureux. Son dernier repas remontait au déjeuner de la veille avant qu'ils n'aient attaqué l'entrepôt de Rego, et en dans quelques petites heures, cela ferait 2 jours. Ce sentiment de vide dans son ventre grandissant devenait de plus en plus difficile à ignorer. Il y était d'autant plus sensible de par sa peur de ce que cette petite gêne pouvait devenir dans quelques petites heures, c'était probablement ça qui le rendait encore plus dur à ignorer. Mais alors qu'ils s'enfonçaient plus profondément dans la forêt, alors que celle-ci commençait à devenir de plus en plus aéré et qu'ils évoluaient dans des endroits de plus en plus herbeux, il réalisa qu'il devait en parler à Natasha. Cela pourrait s'avérer être un sérieux problème. Il hésita, serra les dents et augmenta l'allure pendant qu'il en avait encore l'énergie. C'était stupide et terriblement enfantin, mais il ne voulait pas qu'elle sache ce qu'il se passait. Elle qui le voyait déjà plus comme un fardeau que comme un partenaire compétant, lui dire qu'il y avait de très grandes chances pour qu'il s'évanouisse s'ils ne trouvaient pas de nourriture dans les 6 prochaines heures, ne ferait probablement que renforcer l'opinion déjà très basse de lui qu'elle avait.
Mais, d'un autre côté, ne pas lui dire ferait de lui un hypocrite. Ça avait été très frustrant et énervant de la voir galérer hier en devant prétendre ignorer la chose. En tant qu'officier aux commandes pendant la guerre, ça avait été sa responsabilité que de savoir comment se sentaient ses hommes, s'ils étaient blessés ou troublés. Leur bienêtre avait toujours fait partit de ses priorités. Mais ce partenariat n'était pas vraiment une situation d'équipe et il n'était pas aux commandes. Les dynamiques de partenariats étaient un peu un concept qui lui était étranger, mais il était relativement certain que ses inquiétudes sur le fait de s'évanouir sous l'effet d'absence de nourriture allaient se justifier. Si les rôles étaient inversés, il voudrait savoir.