Anaïs

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Le lendemain soir, je réussi à arriver à temps à l'arrêt. Mon héroïne de la veille était là. Je ne pouvais décemment pas l'ignorer après ce qu'elle avait fait, alors j'ai pris courage et je lui ai lancé un « Salut » à peine audible. Elle leva ses yeux à ma hauteur et baissa son casque autour de son cou et de ses longs cheveux noirs.

- Je tenais vraiment à te remercier pour hier. Dans ce genre de situation je ne sais pas réagir et tu l'as fait pour moi.

- C'est normal, dit-elle simplement.

- T'es quand même la seule à être venue me secourir ! J'aimerais te montrer ma reconnaissance.

- Je la vois bien assez, répliqua-t-elle en souriant, mais si tu te sens si redevable tu peux m'offrir un café !

Son assurance me décontenançait. Et ça devait se voir vu son air satisfait.

- Euh oui bien sur, avec plaisir !

Nous nous arrêtions donc au centre ville. Une fois installée dans un café, je me sentais un peu plus détendue. J'osais la détailler un peu plus. Elle avait toujours ces cernes qui marquaient son visage, son teint était un peu halé. Elle fronçait les sourcils en lisant la petite carte. Elle semblait forte et fragile à la fois.

- T'arrives à faire un choix toi ?

Ses mots me tirèrent de ma contemplation et j'eue un léger sursaut. J'essayais de cacher cela tant bien que mal en répondant avec aplomb :

- Oh je vais juste prendre un café noir !

- Mmh... Ce sera un cappuccino pour moi alors.

Je me changeais de passer ma commande au serveur. Un silence s'installa mais cela ne semblait pas la gêner. Je décidai quand même de le briser.

- Euh je pourrai savoir ton prénom ?

- Bien sûr, c'est Anaïs. Et toi ?

- Eva !

- Enchantée, dit-elle avec un air amusé.

- Tu as une jolie voix !

Mais qu'est ce qu'il ma pris de dire une débilité pareil ! Je sentais la honte me submerger !

- Euh, merci, et elle se mit à rire devant ma gêne.

Et son rire me transporta. Je sentais mon cœur rater un battement tout en essayant de garder une certaine contenance face à elle. Heureusement le serveur vint me sauver de cet enfer en apportant notre commande. Je repris mes esprits en buvant une gorgée brûlante. La nuit commençait déjà à tomber.

-Tu es dans la classe de ma meilleure amie il me semble, lançais-je, elle s'appelle Audrey. Une fille petite et très énergique !

- Oui je vois très bien qui elle est ! Vous êtes amis depuis longtemps ?

- Depuis le collège, donc oui ça commence à faire un moment !

- C'est super.

Il y eu encore une pause. Elle termina son cappuccino et en regardant dehors son visage s'assombrit.

- Il fait nuit et il pleut. Tu vis loin d'ici ? Demanda-t-elle

- A une trentaine de minutes à pied environ.

- Moi j'habite une petite maison, juste la rue de derrière. Tu voudrais que je te ramène ?

- Oh non non non, tu en as assez fait pour moi, répondis-je, je vais marcher !

- Mais tu vas être traversée. Si tu tombes malade je vais me sentir coupable !

- Je suis une dure à cuire, m'exclamai-je t'inquiète !

- Ah ah, j'en doute pas. Mais j'insiste tout de même, s'il te plait. T'en fais pas je conduis bien ! »

Je finis par accepter sa proposition, un peu intriguée par sa nouvelle expression indéchiffrable.

Une fois devant son portail, je ne peux retenir ma curiosité et scrute le petit jardin. Une petite terrasse, une belle pelouse, quelques plantes...

- Tu veux entrer ? Demanda Anaïs amusée, il faut que j'aille voir si Milka va bien !

- Milka ?

- Oui, c'est mon chien ! Un berger australien et également l'amour de ma vie ! »

On entre alors dans cette petite maison, tout est simple mais beau. On est accueilli par le toutou qui nous fait une fête à n'en plus finir. Anaïs me fait visiter l'endroit où elle vit et termine par la chambre. Je remarque une guitare posée sur son lit, des partitions un peu partout... Elle suit mon regard et s'excuse pour le bazar. Mais c'est certainement pas moi qui vais juger quoique ce soit ! Je remarque une partition qui a pour titre « Hey there Delilah », j'adore cette chanson. Je la prends et la lui tends.

« - Tu sais la jouer ? Demandai-je avec espoir.

- Euh, oui.

- Oh s'il te plait tu veux bien la jouer pour moi ? »

Elle ne répondit pas, esquissa un demi sourire et s'installa au bord de son immense lit. Je me suis assise sur un espèce d'énorme coussin posé au sol. Anaïs se racla la gorge, fit craquer ses doigts et commença à jouer les premiers accords et à chanter. J'eue instantanément des frissons, sa voix grave était magnifique. Elle n'était plus là dans cette chambre, elle était transportée par la musique qu'elle jouait. Je ne pu m'empêcher d'applaudir, ce qui a eu le don de la faire rougir.

EvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant