Ô combien la colère est destructrice ! L'esprit qui la contient bataille sans fin dans des flots amères, sans cesse renouvelés par les vents d'un lointain passé.
Ce marin en perd le nord, c'est alors qu'il navigue à vue, sans perspective d'amarrer. Doucement, il perd foi, le mistral salin ravivant sans cesse les blessures de ses mains tirant les cordages avec acharnement. Pas un phare à l'horizon, la brume de l'égo l'aveugle. Mais puisque la pluie a cessé de couler sur ses joues, il poursuit sa lente perdition... Encore une journée... Attendant la nuit qui lui dévoilerait l'étoile du berger, il se demande pourquoi il veut tant rentrer au port. Ne serait-ce pas lui qu'il cherche avec ardeur ? Il maudit les flots de le tourmenter, mais à contre-courant, il n'y a que lui pour s'obstiner. Si seulement le marin voulait bien voir...
qu'il n'a qu'à se laisser porter pour se retrouver.