Ch.III : Zayn - La rechute

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03h41


Bridgewood Valley a beau être l'une des villes les plus calmes, à la nuit tombée, elle devient la plus dangereuse.

Je le savais et je l'ai toujours su mais ça ne m'a pas empêché de sortir cette nuit. J'avais résisté autant que j'ai pu comme je leur avais promis, mais j'en avais vraiment besoin.

C'est comme ça que je me suis retrouvé adossé contre le mur d'un des coins les plus éloignés de la ville, complètement défoncé mais aussi et surtout complètement euphorique.

Toujours contre mon mur, je me suis mis à réfléchir avec le peu de neurones qui fonctionnaient encore dans ma tête à comment j'allais rentrer chez moi. Et surtout à comment j'allais pouvoir cacher mon état à mes parents. Mon père allait me défoncer, bien que je le sois déjà (Ah. Jeu de mots !) et ma mère... Ma mère n'a jamais été un problème.

Je me décidai enfin à me lever et marchai en titubant et en me tenant contre le mur pour essayer de retrouver le chemin de chez moi.

Je suis né à Bridgewood. Il n'y a pas un seul endroit dans cette maudite ville où je n'ai jamais mis les pieds, mais avec les effets de l'héroïne je perdais toujours mon sens de l'orientation.

J'étais toujours entrain d'essayer tant bien que mal (et plus mal que bien d'ailleurs) de rentrer chez moi quand je sentis une main sur mon épaule. J'avais quitté l'endroit où se trouvait le mur depuis un moment et marchais en plein milieu de la route, alors j'ai bien failli m'écrouler en sursautant.

Heureusement Hash, mon fournisseur habituel et celui qui venait de poser sa main sur mon épaule, me rattrapa avant ma chute.


- Putain Hash ! Refais plus jamais ça quand je suis fonce-dé, j'ai failli faire une crise cardiaque !

- Désolé mais écoute, tu vas être content ! J'ai reçu une cargaison de crack venue directement d'Amsterdam, mec ! S'excita-t-il avant de comprendre ce que je venais de lui dire. Attends... Comment ça t'es défoncé ? Je t'ai pas vu ce soir.

- Je sais. Je t'ai cherché partout et je t'ai pas trouvé alors je suis allé vers le premier dealeur que j'ai vu.


Son regard s'assombrit et il s'avança vers moi d'un air meurtrier.


- Tu te moques de moi ? Tu sais très bien que j'ai besoin de ce putain d'argent ! S'énerva-t-il.

Ses paroles résonnaient dans ma tête comme un tambour, me faisant reculer.


- Déso... Désolé, mec. Mais j'étais vraiment en manque, je pouvais plus attendre.

- JE M'EN FOUS ! JE VEUX MON FRIQUE ! Hurla-t-il.


Je titubai encore plus et essayai de m'en aller quand il me rattrapa par les épaules et me retourna vers lui.


- Quand je te parle, tu m'écoutes. Compris ?

- Hash... J'ai toujours été réglo avec toi. Je te dois rien.

- Si ! La marchandise que t'as pris chez un de mes "concurrents", tu vas me la payer à moi aussi.

- Qu'est-ce que... Hash, lâche-moi. J'ai envie de vomir.

- Oh, t'as envie de vomir ? Pauvre chose. Moi j'ai envie de t'en foutre une, tu permets ?


Je n'avais même pas encore compris ce qu'il venait de dire qu'il me jeta par-terre avant de se mettre à siffler.

Son sifflement était de loin la pire des choses pour mes oreilles. Je les bouchai pour essayer de limiter les dégâts sur mon cerveau.


S.E.E.D.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant