matin

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Ce matin, je me lève la boule au ventre. Une journée difficile m'attend. Elle commence par un rendez-vous Pôle emploi avec un psychologue du travail...

Pourquoi ? Depuis 12 mois je suis inscrite à Pôle emploi. Ce n'est pas normal, je suis une feignante, je profite du système.

Deux semaines en arrière. Téléphone sonne...

- Madame, c'est pôle emploi.

- Bonjour ! C'est gentil de m'appeler

- Vous êtes inscrite depuis plus de 12 mois au Pôle emploi.

- Oui, je sais.

- Nous pensons que vous avez besoin d'aide, accepteriez-vous de rencontrer un psychologue du travail ?

Je tire allègrement sur mon joint pour trouver mon calme... Merci madame majijuana! (tkt coq j'suis pas une droguée !)

- Euh... oui, mais peut-être pourrions-nous parler avant ?

- De quoi ?

- De cette entreprise nancéienne, de cette école informatique qui il y a deux semaines après avoir eu un excellent contact téléphonique à repousser ma candidature, à refuser de me rencontrer à la vu de mon seul curriculum vitae. Auparavant, cette même école m'avait envoyé son annonce par mail car j'avais entendu dire qu'il cherchait en urgence et m'avait invité à candidater... Puis, patatras, mon CV et après une semaine d'appel quotidiens pour suivre ma candidature, le dernier appel fut juste, comment dire, juste abjecte... « Madame, nous ne voulons pas vous rencontrer car nous pensons que vous ne maitrisez pas les nouvelles pédagogies ». C'était un poste modeste de responsable de formation supervisé par un directeur pédagogique. L'école accueille 150 étudiants...

- Hum je vois... Il faut savoir se remettre en cause madame. Si au bout de douze mois vous n'avez pas trouvé d'emploi c'est qu'il y a un problème dans votre candidature.

- Hum, hum, je vois madame et ne vais pas essayer de vous convaincre du contraire. Vous avez raison, je suis sans emploi, j'ai donc un problème dans ma vie.

J'ai grandi, je n'envoie plus chier les connards !

Je vais lui dire quoi encore à ce psychologue ? Je lui parlerai bien de la vie que je mène avec mes deux prénoms histoire qu'il me positionne dans la case schizophrène et que l'état français me verse une rente pour travailleur handicapé, mais bon...

Je pourrais aussi lui parler de mon dégout pour ce supérieur hiérarchique alcoolisée qui débarquait dans mes cours pour m'insulter devant les étudiants - Directrice d'une école post-bac centenaire - avant que je ne démissionne et décide l'année suivante de m'occuper d'une professeur en situation de handicap, aveugle payée 2200 euros par mois et qui insultait ces élèves de 5ème et  4ème. Lettres de parents envoyées au recteur, courrier rédigé par mes soins pour appuyer et qualifier la situation, cette enseignante appartient toujours à l'éducation nationale. 20 ans que cela dure. Heureusement, elle n'est venue que 8 jours sur l'année tandis que je croisais d'excellentes Professeurs de français contractuelles car repoussées au concours...

Je pourrais également lui parler de cet autre supérieur hiérarchique que j'ai eu dans l'immobilier et qui durant 13 mois me reluquait avec un regard lubrique, m'invitait régulièrement en voyage de fin de semaine catalogues à l'appui, insinuait ses intentions et trouvait toujours une excuse pour se retrouver en tête-à-tête dans son bureau le vendredi soir avec Moua... En cas de faiblesse, il était là...

C'est beau la folie...Where stories live. Discover now