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Tu n'allais même pas aux cours de piscine à l'école. Je pense que t'as même jamais mis les pieds dans cette pièce à la forte humidité, sentant le chlore. T'en étais dispensé.
Tout le monde te connaissait; ou du moins, tout le monde connaissait ton histoire, le drame familial qui t'avait heurté. Alors en général, on t'emmerdais pas avec ça.
Y a juste l'autre con, là, qui un jour a voulu te faire une blague. On était en classe verte et il t'as poussé dans le lac devant notre hôtel. J'ai tout vu. Je pouvais pas laisser faire ça, c'était dégueu. Normalement c'est pas la fille qui sauve le mec, c'est sensé être l'inverse. Mais bon, Marius, t'étais un peu étrange alors j'imagine que notre rencontre devait aussi l'être.
Du coup je t'ai rejoins dans le petit mètre d'eau dans lequel ce crétin t'avais poussé. T'étais carrément trempé; tes cheveux, tout. Tu t'étais vraiment écrasé dans l'eau comme une vieille merde. Heureusement tu t'étais redressé à genoux. Si je peux me le permettre: t'avais pas l'air bien, vraiment. T'étais pâle comme un cul et ton menton tremblait légèrement mais incessamment. Le pire, c'était ton regard. T'avais les yeux écarquillés d'horreur; j'avais jamais vu ça. Tes irises couleur Océan étaient braquées sur l'eau noire devant toi, comme si t'avais jamais rien vu d'aussi terrible.
Je t'ai aidé à sortir de l'eau bien que je pense qu'au fond t'en aurais pas eu besoin. Ce n'était qu'un mètre d'eau, rien de terrible. Et puis, malgré ta phobie pour l'eau, je le sais: tu sais nager.
