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Je t'ai pris par la main et tu m'as regardé surpris.
Je t'ai tiré hors de ta chambre et j'ai attendu que tu mettes docilement tes chaussures. Il avait arrêté de pleuvoir dehors.
Puis je t'ai guidé au travers des rues. Tu m'as demandé ce que je voulais faire et je t'ai répondu que je voulais t'aider. J'ai eu droit à un regard interloqué.
Puis, tu t'es mis à parler sans même que je t'y force. Tu m'as expliqué des tas de choses. Comme le fait que depuis la mort de ton frère voir ton reflet te faisais souffrir. T'avais l'impression de le voir lui à nouveau. C'était pour ça que y avait de photos de toi nulle part et pas de miroir dans ta maison. Tu m'as aussi expliqué que tu prenais des douches les plus courtes possibles, terrorisé par l'idée que peut-être tu te lavais avec l'eau qui avait arraché la vie à ton jumeau. Le jus c'était simplement parce que mentalement c'était plus facile pour toi. Puis, tu sortais pas les jours de pluie aussi parce que ça diminuait le risque d'entrer en contacte avec l'eau qui avait empli les poumons de ton semblable. les poissons tu les haïssais parce que ils avaient été de simples spectateurs des derniers instants de ton frère. Parce que ils ne l'avaient pas sauvé (mais comment auraient-ils pu?). Tu m'as lâché plein de choses comme ça aussi; sans même que je te le demande. Peut-être que t'en avais juste besoin.
