#KpopTalk• Un article français sur la dure réalité de l'industrie Kpop•

236 29 13
                                    

Le petit GIF triste qui met dans l'ambiance... Je vais sûrement écrire le début de l'article en pleurant, je le sens bien venir comme ça.
Bon, c'est parti.

Il y a deux choses à retenir à propos de cet article.
La première : c'est un article d'un magazine français, qui parle de K-Pop, c'est rare, alors soyons satisfaites de cela.
La deuxième : cet article parle d'un sujet -qui me rend particulièrement mal- dont j'avais parlé dans le chapitre 27 de 'Black White Grey Repeat'. Si vous avez une bonne mémoire alors vous savez où je veux en venir.

Comme c'est dis dans le titre, le sujet de l'article est la dure réalité de l'industrie musicale coréenne.

Ce qui me rend vraiment, mais vraiment mal, c'est de savoir que les Idoles sont peut-être extrêmement malheureuses alors que nous ne pouvons pas le voir, ni le savoir.
Le jour où on nous annoncera qu'un membre est en dépression, qu'est ce qu'on fera à part pleurer ? Qu'est ce qu'on fera à part nous en vouloir d'avoir cru que ce membre était heureux ?
Voilà ce qui me rend vraiment mal.

Je suis tellement contrarié de savoir que des Idoles sont en quête de la perfection, qu'ils souhaitent obstinément plairent au public, qu'ils consacrent leur vie à être beaux et irreprochable -et oui, nous parlons bien d'une vie-.
Parfois je me dis "Putain mais pourquoi vous n'êtes pas devenu plombier ? Vous auriez eu une vie normale, ça aurait été tellement plus simple ! Pas besoin de vous tuer aux entraînements, de faire des régimes absurdes, de devoir mettre un masque pour sortir dans la rue, d'enchaîner concert après concert jusqu'à vous évanouir de fatigue ! ».
Vous croyez que Jonghyun se serait suicidé s'il était devenu plombier ?

J'aimerais tellement dire aux agences "Laissez les prendre des vacances ! Laissez les respirer ! Ne soyez pas méchants avec eux ! Prenez soins d'eux ! Dites leurs qu'ils n'ont pas à être parfaits !".
Et j'aimerais dire aux Idoles d'être démaquillé et mal habillé devant nous, d'être en couple s'ils veulent, de pleurer devant les caméras s'ils veulent, de moins s'entrainer s'ils veulent. Tanpis s'ils ne connaissent pas leur choregraphie par coeur, tanpis s'ils font une faussse note, tanpis. J'aimerais juste qu'ils soient heureux.

Bon, j'ai terminé mon monologue. Je vous laisse découvrir l'article.

Voici l'article ci-dessous :

Alors que les projecteurs sont braqués sur la Corée du Sud avec les JO d'hiver de Pyongyang, il serait bon de les tourner vers un aspect méconnu et bien moins reluisant de ce pays : son industrie musicale. Certains chanteurs et chanteuses de K-pop ont des conditions de vie déplorables, qui ont causé plusieurs suicides et procès retentissants.

Avec les JO d'hiver qui se déroulent actuellement à Pyongyang, la Corée du Sud est à l'honneur tous les jours de la semaine, et ce jusqu'au dimanche 25 février. Mais le sport est loin d'être la première source de débat quant à ce pays. Il y a l'industrie du jeu vidéo, certes, mais surtout celle de la K-pop, cette musique typiquement sud-coréenne entre pop, donc, et musique électronique. Depuis une dizaine d'années, ce genre musical s'exporte hors de l'Asie, jusqu'en France, où les fans, souvent très jeunes, sont nombreux. Dans son pays d'origine, cette musique brasse des centaines de millions de dollars. Pourtant, l'envers du décor est loin d'être reluisant.

La mainmise des majors

Le 18 décembre 2017, on apprenait le suicide d'un chanteur phare de la K-pop, Kim Jong-Hyun, 27 ans, principal membre du groupe (que l'on pourrait qualifier de boys band) SHINee. Il incarnait certes une nouvelle génération d'artistes K-pop, mais surtout un malêtre commun à plusieurs de ses confrères. Des gens beaux, sculptés et façonnés pour plaire aux jeunes filles, des archétypes. En apparence, ils ont tout pour être heureux. De l'argent, la gent féminine à leurs pieds, des assistants aux petits soins, la drogue si besoin... Hors, la réalité est bien plus complexe.

Avant de se suicider, Kim Jong-Hyun avait confié un message à une autre chanteuse de K-pop, Nain9, à diffuser après son décès : « Je suis cassé de l'intérieur. La dépression qui me ronge doucement m'a finalement englouti tout entier. » Rien d'étonnant quand on connaît les méthodes peu recommandables du Big Three coréen, à savoir les trois plus grosses majors qui ont exploité à fond cette musique, SM Entertainment, JYP Entertainment et YG Entertainment. En fait, la chanson sud-coréenne a un problème pour s'exporter : la langue. La solution première est d'insérer une grande part d'anglais dans les paroles afin d'atteindre un public international. Mais la seconde est d'engager dans ses groupes des chanteurs chinois, japonais, canadiens...

Des contrats surnommés « slave contracts »

Le problème, c'est que ces jeunes gens sont liés au Big Three par des contrats surnommés les « slave contacts », soit les « contrats d'esclaves ». Vers 12 ou 13 ans, ils sont castés par les maisons de disques, puis deviennent stagiaires. Ils sont entraînés quotidiennement à la danse, au chant, et hébergés dans des dortoirs où leurs régimes, leurs relations et leurs histoires d'amour sont strictement contrôlés. Surtout, les frais engagés pour leur formation ne leur sont pas offerts. Ils contractent en fait une dette envers la maison de disques, qui se la rembourse lorsque ces chanteurs et chanteuses commencent leur carrière, et donc à rapporter de l'argent. Les artistes de K-pop ne roulent donc pas tous sur l'or, loin de là.

Ces « slave contracts » sont extrêmement compliqués à rompre. Certaines clauses, par ailleurs dénoncées par la Korea Fair Trade Comission, sont scandaleuses. Pour casser un contrat, le chanteur doit parfois débourser le double ou le triple de la somme investie sur lui par la maison de disques. Et lorsqu'il va au bout de son contrat, il lui est très compliqué de ne pas le renouveler (il doit payer environ le double de la somme investie). Evidemment, lorsque c'est l'un des membres du Big Three qui souhaite se séparer d'un de ses poulains, les choses sont bien plus aisées.

D'autres suicides depuis 2009

Le rythme de vie imposé à ces artistes leur cause parfois des douleurs physiques et des blessures sérieuses. En 2014, par exemple, le chanteur Tao, membre du groupe EXO, a démarré un véritable bras de fer juridique contre SM Entertainment. Pour tenter de rompre son contrat, il a du montrer des preuves de ces blessures, de son état de santé déplorable, le tout mal soigné durant des années. Les salaires impayés étaient aussi légion. Sauf que Tao est Chinois, recruté par SM pour intégrer la formation et la faire s'exporter en Chine, et qu'entre temps, il avait signé un autre contrat avec une maison de disques de son pays d'origine. Il était donc hors-la-loi, et a perdu son procès.

Les dessous de la K-pop regorgent d'histoires sombres. la chanteuse Clara, en 2015, accusait son manager de harcèlement sexuel. Elle est parvenue à retrouver sa liberté contractuelle après avoir essuyé une vague de cyber-harcèlement et d'accusations de chantage. On a aussi vu plusieurs chanteurs et chanteuses faire des malaises sur scène, pendant des shootings, pendant des séances de dédicaces marathon... Surtout, plusieurs suicides ont été recensés : Jang Ja-Yeon en 2009, Park Yong-Ha en 2010, Ahn So-Jin en 2015. Celui de Kim Jong-Hyun n'était donc pas le premier, loin de là, et est révélateur d'un mal qui ronge l'industrie musicale sud-coréenne. Les autorités locales sont d'ailleurs en train de rectifier le tir, en rendant illégaux les « slave contracts ». Mais les choses se font lentement, très lentement.

Source : Ouest-France

K-Pop TalkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant