Il léchait la pointe de mon sein droit tout en glissant doucement sa main gauche plus bas sur mon ventre. Il poussa un grognement viril en constatant à quel point son jeu de séduction dans la voiture m'avait excité.
Sans peine, il m'empoigna les hanches afin que je me hisse sur son corps de dieu grec.
-Mon apollon, geignis-je alors qu'il glissait une main entre nos deux corps bouillonnants.
Un son désagréable résonna dans toute la pièce. Me refroidissant légèrement.
-Décroche avant que j'éclate ton portable contre le mur, dis-je malgré tout le désir dans ma voix.
-Quel... sonnerie ? fit l'apollon entre deux baisers.
-Putain mais t'entends pas ! C'est insupportable !
-Oh c'est bon, viens là... Il me rapproche plus étroitement de son corps, sa virilité frottant sans vergogne contre mon entre-jambe.
La sonnerie devint invivable, mais le pire fut la disparition progressive de mon environnement.
-Et merde...
J'attrapais sans aucun remord mon réveil pour le balancer par la fenêtre, qui bien malgré moi était fermée. Le réveil rebondit sur la vitre avant de s'écraser sur le sol, toujours vivant, sonnant toujours plus fort comme pour me narguer.
-Salopard, soufflais-je. Je rampais vers le réveil et l'éteint.
- Il aurait suffi que tu sonnes cinq minutes tard, j'étais en train de faire un rêve franchement excitant !
Aucune réponse, normal, j'aurais plus été choquée s'il s'était miraculeusement mis à parler.
Et voici le début d'une journée de merde, frustrée sexuellement, gueule de bois, car oui je me suis descendue l'équivalent d'une vingtaine de shot de vodka plus deux mojitos en début de soirée. J'étais sortie dans l'optique de me ramener un coup d'un soir mais finalement mon coup d'un soir c'est écroulé, mort ivre, au bout du douzième shot. Faible.
Il faut bien savoir fêter son dernier jour en tant que Gabrielle Descottes, jeune étudiante discrète et réservée. Enfin, ce sont les qualificatifs que m'avait affublé le petit con de l'université. Dans exactement quinze heures et trente-deux minutes je serais décédée en prenant feu dans mon appartement. Enfin, ce seront les faits officiels. La vraie version étant que j'aurais fui le pays pour me réfugier dans ce doux et agréable pays qu'est l'Islande.
Un haut le cœur me prend. Mon dieu j'aurais pu trouver une destination plus agréable, mais qu'est-ce que l'on ne ferait pas pour être sûr de ne pas retrouver ou croiser "par inadvertance" un visage connu.
Les valises étaient déjà prêtes, les nouveaux papiers d'identités bien rangés dans la poche avant de mon sac de voyage. Mon clone, bien enfermé dans le sous-sol d'une usine désaffectée. Tout avait été pensé avec minutie : Simuler parfaitement ma mort, calciner la personne qui allait jouer le rôle de mon cadavre, laisser des échantillons de ma peau pour confirmer mon identité, toutes mes affaires avaient été rachetées avec un autre compte bancaire pour ne pas expliquer leur disparition soudaine... Tout avait été pensé au grain près, non ! à la molécule près !
Je secoue la tête, maintenant je dois faire comme si de rien n'était. Il manquerait plus que le voisin aigri avertisse la police de mon comportement suspect juste avant mon décès.
Je m'habille en quatrième vitesse et chope mon sac en plein vol avant de sortir à la volée en fermant bien la porte à clé, il ne manquerait plus qu'on me cambriole !
Dans dix minutes je dois arriver dans le café que je fréquente régulièrement, commander un thé vert et faire semblant de lire en vérifiant mentalement que tout soit parfait pour ce soir. Ensuite je dois filer chez Caroline (qui joue officieusement ma meilleure amie) et récupérer les billets d'avion pour l'Islande et l'adresse que je lui avais demandé de me trouver il y a déjà plusieurs mois. Ensuite petit voyage à l'université pour rendre les choses moins suspects et pour finir, je récupère le clone à l'usine, achète un bouquet de fleur à côté pour camoufler ma disparition des radars durant plusieurs minutes puis retour à la l'appart pour le grand final. Mon avion part deux heures après le commencement de l'incendie à l'appart. J'emprunte par la suite les égouts et une heure trente de marche plus tard, je débarque sous l'aéroport.
Je change mes habits puants et sals et me parfume légèrement pour faire partir les derniers effluves d'égouts qui me colle à la peau. J'enfile ensuite une perruque rousse et camoufle mon visage derrière une épaisse couche de maquillage et un foulard. Mon sac et ma valise en main, je prépare mes billets d'avion et traverse tranquillement l'aéroport en évitant toutes les caméras ou en me cachant le visage du mieux que je peux. Arrivée devant l'hôtesse je présente mes billets. Elle me souhaite un bon voyage en m'indiquant le chemin à emprunter. Je me retrouve dans un long couloir qui me mène à bord de l'avion. Tout se passait exceptionnellement bien. Jusqu'à ce que...
-Gab ? C'est bien toi ?
... Et merde...
**********
Parole de la musique jointe au texte: Yesterday de Imagine Dragon.
*Refrain*
A mon futur
A mon hier
Au changement
Oh, à mon passé
Pas de lendemain sans un hier
A mon futur
Adieu à hierToutes ces années à chercher
Pour qui je suis supposé être
Tout ce temps que j'ai perdu
Parce que j'avais raison, devant moi
Oh, c'est une vieille tradition véreuse
Par un magicien talentueux
Mais dans tous ces problèmes rencontrés
Je n'ai pas un seul regret, non*Refrain*
Oh, je suis une collision accidentelle sans espoir
Parce que je suis l'otage de mon orgueil
Et de ma propre volonté
J'ai été un saint, j'ai été la vérité, j'ai été le mensonge
Oh, c'est une vieille tradition véreuse
Par un magicien talentueux
Mais dans tous ces problèmes rencontrés
Je n'ai pas un seul regret, non*refrain*
Un nouveau jour, tu peux partir
Tu peux faire tout ce que tu voudras
A toi de jouer, balance-toi doucement
Va plus haut, où tu voudras
Tu peux atteindre la lune
Là où tes rêves peuvent t'amener, n'importe où
Égare-toi, estompe-toi
Laisse juste ça à hier*Refrain*
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Le Pêle-Mêle
De TodoUn vrai fouillis de libellés, de vers, d'idées farfelues, de défis et bien d'autres choses. Ce n'est peut être pas un livre, mais ça peut être un très bon passe temps.