Le Pêle-Mêle

Une mort atroce

Durant presque un an, sa vie fut monotone, rythmée par les brises légères du matin, les soleils d'été chaud et revigorant. Elle avait attendu les premiers chants des oiseaux pour enfin se dévoiler au monde, chaque jour elle était différente, changée par les aléas du temps et du monde. Elle respirait, brillait de beauté au milieu de tous ses camarades qui s'efforçaient d'arriver à sa hauteur. 

A présent, elle allait rependre un peu d'elle dans se vaste monde pour faire prospérer sa lignée. 

Mais hélas, qu'elle ne fut pas sa surprise un beau matin, quand les rayons du soleil commençait à assécher les sols humides des jardins, un monstre gigantesque vint lui faire de l'ombre et massacrer ses camarades, martelant le sol de son engin de mort, tuant, arrachant, retournant, cassant le monde autour d'elle. 

Puis vint son tour, le monstre commença par enrouler ses grosses branches mouvantes à l'étrange texture autour de son petit corps fin et vint sèchement l'arracher de sa terre fertile pour la lancer dans un lieu terrible ou elle entendait et voyait ses amis souffrir en silence et mourir de douleur. Pour la première fois depuis sa naissance, le soleil ne lui était pas si agréable, ses rayons qui venaient l'asperger chaque jour de lumière devenaient maintenant une morsure brûlante sur ses feuilles.

Elle fut recouverte des cadavres de ses fidèles acolytes avant d'être déplacée en d'autres lieux et lancée dans une sorte de trou profondément creusé dans le sol, la terre n'était pas bonne ici, il y régnait une forte odeur de brûler. 

Quelques minutes plus tard, le vent put dégager sa vue en poussant puissamment les corps qui la recouvraient. Elle resta là, à souffrir du manque d'eau et vit tout autour d'elle ses valeureux amis mourir un par un. La dernière chose qu'elle aperçut avant de rendre son dernier oxygène fut une flamme rougeoyante embraser tout ce qui l'entourait puis une chaleur atroce vint enflammer ses premières feuilles mortes. Son corps se transforma en cendre, venant se mêler à la terre.

Ainsi mourut la mauvaise herbe du jardin d'un grand méchant homme...