Coupable ?

Chapitre 6

Alexis : 

-Je t'aimais plus que tout Alex.

-Tessa, non. Reviens je t'en supplie ! Ne me laisse pas tout seul ! 

-C'est trop tard Alexis. Je suis déjà morte. 

Je me réveillais en sursaut, le front trempé de sueur, le souffle haletant. Et tout me revenait en tête. Toute cette maudite soirée. Mon arrestation. L'interrogatoire avec l'inspecteur et cette femme qui prétend être mon avocate. Cette même femme qui est venue me voir après que j'ai refusé de dire quoi que ce soit à la police. Ma fille. Merde, où est elle a présent ? Elle ne doit rien comprendre à cette putain de situation. J'ai peur pour elle. 

Je me recouchais sur le lit, en essayant de refouler les larmes qui me montaient au yeux et je finissais par sombrer dans un sommeil profond. 

[...]

-Mr Carter, levez vous s'il vous plaît. Votre mère vous attend. 

Je prenais la suit du gardien qui m'amenait dans une pièce séparée en deux par une vitre en plastique transparent. Ma mère me regardait m'asseoir, le regard rougi par les pleurs, une colère noire tirant ses traits d'habitude si lumineux. Elle ne prononçait pas un seul mot mais son regard sur moi était la pire des peines. Je pouvais y voir de la colère, de la rage mais surtout une immense déception. 

-Comment as tu pu faire ça ? Tu me dégoûte Alexis Carter. Je suis extrêmement déçue, et je sais que ton père l'aurait été encore plus. 

Une larme s'écoula lentement sur sa joue. 

-J'ai également entendu dire que tu refusais de dire quoi que ce soit à la police. Tu crois sérieusement que tu vas t'en sortir comme ça ? Ça ne te mène à rien ! Alors au lieu de jouer les bornés, accepte l'aide de été avocate que je paie suffisamment cher comme ça ! Tu es déjà dans une sacrée merde mon fils et je refuse que tu t'enfonce encore plus. Réfléchis bien et prend la bonne décision. 

Elle se levait, prenait son sac à main puis fixait son regard brun sur moi. 

-Et aussi pour une fois, ne sois pas trop égoïste. Pense à ta petite fille, qui vient de perdre sa mère et qui me réclame sans cesse son père chéri. Pense à elle, Alexis. C'est ton trésor le plus précieux. 

Elle s'en allait d'un coup et un froid soudain me faisait frissonner. L'agent qui m'avait conduit jusque cette pièce, revenait et me conduisait cette fois ci a une salle de bains afin que je puisse etre présentable pour la journée qui s'annonçait chargée. J'avais à nouveau un interrogatoire mais avant ça, je devais passer dans le bureau de mon avocate. Je ne savais pas vraiment comment me comporter avec elle. 

Dans la voiture qui me conduisait chez mon avocate, je laissait mes pensées dériver. Je pensait à Louise, mon petit ange, cette merveille qui faisait depuis quelques années mon bonheur. Je ne savais pas vraiment si on lui avait dit que sa mère était morte, que son père était en garde à vue, accusé d'avoir tué sa femme et la mère de sa fille. J'espérais qu'elle n'était pas trop triste, pas trop seule... Plus je pensais à sa petite bouille, plus ma respiration devenait saccadée. 

-Mr Carter ? Nous sommes arrivés, vous pouvez descendre de la voiture. 

Je le remerciais d'un hochement de la tête et je me retrouvais devant un immeuble fraîchement rénové. J'avais oublié l'effervescence des rues de San Francisco. Les vélos, les piétons, les voitures et le tram se mélangent créant une atmosphère joviale et détendue. Le policier m'escorte jusqu'à la grande porte en bois, qui s'ouvre après qu'il ait sonné. Un escalier lumineux se matérialise devant moi et l'homme m'indique le chemin à suivre. Suivant ses instructions je monte six étages avant d'ouvrir la porte qui se trouve sur ma gauche. Une petite femme brune se trouve à l'accueil. Elle me fait un large sourire et je m'approche de son comptoir.