J'ai toujours crue en l'amour.
Au moins ça c'est fait et je peux commencer...
Mon année scolaire 1914 a commencée avec la guerre. Tout le monde riait déjà en pensant à notre victoire proche. Tout le monde buvait, dansait et s'engageait sans réfléchir. Tout le monde disait : "ça ne durera pas."
Ces idiots avaient tort depuis le début. Je dis ça, mais j'étais comme eux. Ou plutôt devrais-je dire...j'étais parmi eux mais ne disait rien. Une femme qui donne son avis à cette époque... La bonne blague !
Mais est-ce que ça a vraiment changé ?
Ce n'est pas comme si je pouvais donner mon avis sur ce XXIe siècle de toute façon.Je suis donc rentrée dans un lycée privé et très réputé en 1914. Étant "l'enfant" d'une famille riche, je pouvais me le permettre. Oui en 1914. Oui, un lycée.
Au début j'étais heureuse. Le premier jour de cours, les premières rencontres, les premières amies... Que des premières fois, mais pas que pour de bonnes choses...
J'avais un manque en moi depuis toujours. Une personne ? Un objet ? Un souvenir ? Je n'ai jamais su. J'avais juste un besoin, une envie, un manque que je n'arrivais pas à satisfaire. Et cela m'étais insupportable.Après ma première "première mauvaise fois", c'est-à-dire mon viol, j'ai eu un blocage.
Hein ?
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui vient de se passer ?
Avec qui ?
Sans scrupule ?
Moi ?
Victime ?
Quelle blague de mauvais goût.
Oui j'ai été la victime d'un gros porc sans pitié ou empathie. Il a abusé de moi...Et devinez quoi ? Je n'ai rien dit.
A vrai dire, tout s'est passé très vite.
Je me suis débattue jusqu'au bout, enfin, jusqu'à ce que je cède psychologiquement. Parce que oui, ce qui m'arrivait était "ma faute".Après sa petite affaire, il m'a laissé tel quel.
Souillée.
Sale.
Anéantie.
A bout de force.
Seule...Je n'ai rien pu dire à ma "mère".
Je n'ai pas pu contre-dire les rumeurs et encore moins les faire taire.
J'avais tout perdu, en exactement moins d'une minute. (le temps de sa petite affaire)Une minute en enfer.
J'essayais d'oublier. J'essayais vraiment. Mais le passé est toujours derrière nous. Il nous suit de très près, nous rappelle nos erreurs ou nos instants de faiblesses tout en nous murmurant à chaque seconde : "Je suis là, Ne m'oublie pas."
Ah ça y'a pas de risque, enfoiré.Mais pourtant j'essayais si fort...
J'essayais d'oublier les attouchements, les rires, les regards, les souvenirs, la solitude, le manque, la tristesse, la honte, la colère et encore et toujours la solitude.
Je me sentais affreusement seule. Les seules personnes à qui j'ai parlé de cet acte répugnant et absolument honteux pour moi, sont les quelques amies que j'avais réussie à me faire en début d'année.
Des rires.
Des injures.
Et l'ignorance.
Voilà ce à quoi j'ai eu le droit.
Non... Pourquoi...? Ce n'est pas moi qui ai voulu tout ça !Je me sentais si sale.
Parfois, ou souvent, je me réveillais la nuit à cause de cauchemars. Des mauvais rêves où ces soixante secondes me revenaient en mémoire. Lorsque je sortais de ces mauvais songes, j'étais toute en sueur, je tremblais. J'avais l'impression d'à nouveau sentir ses mains moites et rugueuses sur ma peau pâle. J'avais l'impression d'à nouveau entendre son foutu rire. D'à nouveau sentir sa maudite semence partout sur moi.
Alors dans ce genre de moment, je filais sous la douche me nettoyer. Chaque parcelle de mon corps. Je ne voulais plus puer. Je ne voulais plus avoir le souvenir de ses mains sur moi. En moi.Je me nettoyais, me frottais en sanglotant de rage. Les cicatrice qui ne se voient pas sont sûrement les pires.
Voilà comment tout à commencé. J'avais seulement 15 ans. Je m'étais faite violée et allait garder ce souvenir tout le long de ma misérable vie.
J'avais 15 ans, et tout ne faisait que commencer.
VOUS LISEZ
Her Diary
Teen FictionJe m'ennuyais. J'étais seul. J'étais un garçon de 15 ans. J'étais tellement inconscient. Je pensais tout savoir. Je ne savais rien. Je ne pensais pas qu'on vivait dans un monde si horrible. Jusqu'à ce que je trouve son journal...