PROLOGUE

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       – Et moi je te dis que tu iras à ce casting, c'est pour ton bien !

       – Maman...lâche-moi un peu, tu ne peux pas revivre ta jeunesse à travers moi! Dis-je exténuée.

       – Il n'est pas question de ça Ariel, on parle de ton avenir là, et crois-moi que ça te ferais du bien d'avoir une activité en dehors du lycée.

Elle n'a pas tort, si je veux aller à l'université pour faire de grandes études qui aboutiront à l'humanitaire, ce n'est pas avec le petit salaire que gagne ma mère que j'y arriverai. Je suis à court d'arguments et lui fais alors le regard de la mort qui tue.

       – De toute façon, je ne suis pas à la hauteur, j'ai la taille peut-être mais je ne suis pas un mannequin, je ne suis ni belle, ni charismatique ni drôle et la liste est longue.

       – Mais qu'est-ce que ça te coûte alors d'essayer ? Qu'as-tu à perdre ? Et retire moi ce que tu viens de dire, tu es la plus jolie des jeunes filles que je connaisse. Dit-elle sur un ton plus doux.

Elle penche lentement sa tête sur le côté en soulevant de sa main tachetée de grains de beauté mes cheveux.

       – Comment peux-tu dire ça, toutes les mères trouvent leurs enfants beaux, ce n'est pas un avis réaliste ! Au lycée on me traite comme une fille timide et jamais aucun garçon n'a voulu de moi.

Je vois dans son regard une lueur inquiète et ses sourcils se froncent imperceptiblement, c'est dur de cacher sa surprise quand on apprend le mal-être de sa progéniture.

       – C'est normal ma chérie, tu es au lycée et les gens ne sont pas tous intelligents comme toi. Mais je pense que tu devrais penser à toi aussi. Enlever ce chignon fou, te mettre en valeur t'irais, tellement bien...

Elle s'approche de moi, détache mes cheveux longs et fins. Elle me place devant le miroir.

       – Aie confiance en toi, tu es magnifique. Me dit-elle gentiment.

Je me fixe, mes yeux marrons sont simplets et je n'arrive pas à regarder autre chose que ces tâches de rousseurs qui recouvrent entièrement ma peau comme une peinture. Ne parlons pas du reste, je préfère en rester là.

       – C'est bon, on y va à ton truc. Mais je le fais uniquement pour te faire plaisir ! Ajoutais-je en la voyant sourire victorieusement.

Je ne savais pas du tout ce à quoi je m'attendais en acceptant cela.

ÉgérieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant