Je me réveille, je regarde l'heure sur mon téléphone, je vois qu'il n'est que 5h10, je sens que je n'arriverais pas à dormir plus pour cette nuit alors je traine un peu sur tik tok pour passer le temps. J'ai l'habitude, j'ai toujours eu des difficultés à dormir. Je me lasse rapidement de tik tok, je n'arrive pas à me concentrer alors j'ouvre Wattpad et je reprends la lecture de la dernière histoire que je lisais, j'arrive à me plonger dans le livre et à me vider l'esprit. Il m'arrive de lire des heures sans m'en rendre compte. C'est d'ailleurs ce qui vient de se passer car je sursaute en entendant toquer à ma porte, c'est mon petit déjeuner qui arrive. Il est déjà 7H30! Je remercie la femme qui me l'a apporté et me redresse pour manger. Vers 8h, elle est venue débarrasser mon plateau.
Plus tard dans la matinée, une aide soignante est venue, elle voulait m'aider pour ma toilette car je ne peux pas encore prendre de douche avec mes pansements et le drain, je pourrais demain. J'ai refusé qu'elle reste, je lui ai simplement demandé de m'accompagnée à la salle de bain car je sentais que mes jambes étaient trop faibles. Je me sens complètement inutile, je déteste être dépendante de quelqu'un d'autre. Pour bien continuer la journée je commence à avoir une grosse migraine mais j'ai déjà eu des anti douleurs ce matin.
La matinée est passée, les soignants ont fait plusieurs passages dans ma chambre pour les différents soins et le repas. Ils sont tous très gentils et essayent de me parler mais j'ai du mal à m'ouvrir à la discussion, je préfère écouter que de parler de moi. Je leur ais simplement dit que j'étais étudiante infirmière, ça simplifie leurs explications pour les choses que je sais déjà.
Il est maintenant 15h et je m'ennuie cruellement. Je décide d'aller marcher dans le service. Je m'assoie au bord du lit, mes jambes sont toujours faibles mais je n'en peux plus de rester dans ce lit à attendre alors tant pis. Je mets des chaussettes, un short et un pull par dessus ma blouse d'hôpital. Mon frère m'a ramené des affaires hier soir, ce sont celles de sa femme mais c'est pas grave c'est la même taille. Je me lève, soudain, ma migraine me lance, je ferme les yeux et me rassoit un instant. Je n'abandonne pas et me relève plus doucement. J'ai quelques vertiges, assez habituels alors je les ignore et commence à avancer. Je manque de tomber en trébuchant sur le drain qu'on m'a mis, je l'avais presque oublié.
Je le prends dans ma main gauche et sors de ma chambre. Le couloir est complètement vide. Je visite tranquillement. En face de ma chambre se trouve un local de rangement, je suis tout au fond du couloir. Je me tiens au rampe et continue sur ma lancée. Je croise le regard de quelques patients. J'ai l'impression qu'il n'y a que des personnes âgées ici, même si j'adore le contact avec elles, je trouve ça déprimant. Je tourne dans un nouveau couloir, c'est ici qu'il y a tout les bureaux, celui du psychologue, le bureau de soins des infirmiers et aide soignant, je me dépêche donc de passer avant qu'il me demande de retourner dans ma chambre. Je sors du service et avance dans l'hôpital. D'un coup je m'arrête complètement pétrifiée, je vois face à moi mon agresseur, je me retourne brusquement mais un énorme vertige me fait perdre l'équilibre. Je me rattrape à un fauteuil qui était présent dans le couloir, je me redresse et rebrousse chemin jusqu'au service. L'homme me suit, il a du ralentir parce qu'un patient lui est passé devant, j'ai donc pu prendre de l'avance.
Je panique intérieurement, je ne dois surtout pas faire de crise maintenant mais j'ai tellement peur qu'il me fasse à nouveau du mal, que je sois la prochaine sur sa liste après l'agent de sécurité. Je regarde toutes les deux secondes derrière moi pour m'assurer qu'il ne me rattrape pas. BAM, je percute quelqu'un de plein fouet. Avant que je ne touche le sol, je sens deux bras m'attraper et me redresser. Je lève les yeux et voit Romain l'infirmier d'hier. Sans que je ne puisse me retenir je fond en larmes dans ses bras. Je n'arrive pas à m'arrêter et je me déteste pour ça. Il me réconforte comme il peut et m'accompagne dans ma chambre, heureusement qu'il me tenait sinon je pense que je me serais effondrée par terre.
Une fois arrivée dans la chambre, il ferme la porte, s'assoie à côté de mon lit et me demande ce qu'il se passe, il me dit que je peux lui faire confiance. Je sais que je peux, je le sens mais j'ai tellement de mal à me confier. Je ne l'ai pas fait depuis des années ou très peu. Il est très patient, il me parle posément et je me sens capable de le faire. De toute façon si je n'en parle pas, personne ne pourra m'aider pour l'agresseur. Alors je me lance, je lui raconte tout ce qui s'est passé dimanche soir. Je vois de l'étonnement dans son regard, il ne s'attendait clairement pas à ce que je lui déballe tout ça.
- ... et tout à l'heure quand je t'ai percuté, c'est parce que je l'ai vu dans l'hôpital, il m'a retrouvé, il sait que je suis ici. Il va me faire pareil, il va me tuer si je reste là.
Je commence à suffoquer mais Romain pose sa main sur la mienne et me dit que ça va aller.
-Ne t'inquiète pas Lana, ça va aller, je reste avec toi, je veux bien être avec toi lorsque la police viendra, tu ne seras pas toute seule. Est-ce que tu veux que j'informe ton frère de ce qui t'est arrivé. Pour qu'il sache ce qui s'est réellement passé.
- Je veux bien merci.
- Je fais ça et je reviens te voir dès que j'ai eu la police au téléphone. Je vais aussi devoir alerter mes collègue et le cadre du service. Le service va peut être devoir se confiné le temps qu'il soit inspecté.
- Je comprends. Est ce que tu peux fermer ma porte à clé quand tu t'en vas s'il te plait.
Il acquiesce et sort de la chambre. J'imagine déjà la pitié dans le regard des gens quand ils sauront ce qui m'est arrivé.
Je ne tiens pas en place, je ne fais que de me lever et de me rassoir, même lire est trop compliqué actuellement, Romain m'a dit que la police serait la dans 20 minutes et je ne sais pas comment je vais leur expliquer que je n'ai rien dit avant aujourd'hui. En plus ils vont me poser des tas de questions et je vais devoir revivre ça.
Je sais que mon comportement peut paraître égoïste, je n'ai pas témoigné plus tôt alors que ça aurait pu les aider dans leur enquête mais j'ai trop peur, j'ai préféré me préserver.
...
Je viens de passer une heure et demi avec la police, ils m'ont bombardé de questions. Ma migraine est devenu presque insupportable. J'ai aussi dû répondre aux 10000 questions de mon frère qui m'a appelé 6fois avant que je puisse décrocher. Il m'en a voulu de ne pas lui avoir dit. Il croit que je ne lui fais pas confiance, alors que c'est sûrement la personne en qui j'ai le plus confiance dans ce monde.
Bref, mon appel fini, je me suis allongée dans le noir. Mon esprit est plus tranquille depuis que je sais que la police surveille l'entrée du service et l'entrée de l'hôpital. J'entend toqué, je dit à la personne d'entrer et c'est mon repas qui arrive, je m'installe pour manger mais j'attend surtout les médicaments que Romain doit m'apporter. Je n'en peux plus de cette migraine.
Romain est passé peut de temps après, il m'a donné un médicament plus fort que ce matin que le dr avait donné en si besoin. Je suis vraiment contente que ce soit lui qui ait travailler aujourd'hui, il a vraiment été parfait comme soutien. Il m'a souhaité une bonne nuit et m'a dit que ce ne serait pas lui demain mais qu'il reviendrait jeudi.
Demain, nous serons mercredi et j'aurais du reprendre mes cours en présentiel. Je vais devoir inventer une excuse à mes copines pour mon absence. Je ne veux pas qu'elles sachent que je ne vais pas bien, je ne veux pas qu'elles s'inquiètent ou qu'elles aient pitié de moi.
Alors je leur envoie un message dans notre groupe :
- Coucou les filles, je ne viendrais pas demain, ça fait 2 heures que je vomis toutes les 20minutes. Je vais rester dormir demain matin et j'irais voir le médecin. Bon courage à vous!
Elles ne tardent pas à me répondre que si j'ai besoin elles sont là je les remercie et pars me coucher.
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Un témoin de trop...
ActionUn soir alors que Lana rentrait chez elle, elle a assisté à une scène horrible. Elle est en train de vivre l'expression être au mauvais endroit au mauvais moment. Elle voit sous ses yeux un agent de sécurité se faire violement agresser. Elle assiste...