Lettre ultime, 1er Juin 2014

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Dendrolague, 

Aucune déception. Vous voir sur Lyon une semaine à peine après mes dernières lettres aurait été un mirage, une divine illusion. Mais je suis robuste, malgré ma maigreur souvent condamnée. À présent, je suis affranchie, cette première année lycéenne est couronnée. L'été doux et chaud perce alors cette magnifique année 2014 et mes disponibilités sont multiples. Et que de convoitise à votre égard ! Je vous présente ci-dessous une liste relativement menue des jours où j'aimerais vous y croiser:

- Samedi 7 juin 2014

- Lundi 9 juin 2014

- Samedi 14 juin 2014

- Tous les jours à compter du 16 juin jusqu'au milieu du charmant mois de juillet où je séjournerais dans une station balnéaire dont le cachet est céleste et tropical. Il est évident que si votre venue y est envisagée et que vos envies sont manichéennes, je me contenterais de ces maigres semaines juilletistes.

J'aspire à recevoir une réaction de votre part à l'égard de cette liste. Et encore une fis je voisine avec le domaine de l'inconscient qui me berce dans de chaleureux souhaits (proprements appelés "rêves") qui sont valses viennoises dans ma tête comme passions volcaniques qui finissent en éruption (je n'ai pas changé, cette phrase traduit un caractère symboliste fort audacieux). L'envie de vous revoir est une obsession inchangée, une volonté inachevée: je suis amourachée. Je tiens également à vous informer que jamais je n'ai écris de telles exclamations à l'égard de quiconque. La pureté des lettres glisse d'elle-même, je n'ai juste qu'à me figurer la forme de votre visage et tout commence et prend vie sur ma feuille. Je vous implore une fois de plus, car passé un temps, ces dates (ci-dessus) nous étaient destinées... Venez-donc. 

De nouvelles conversations nous attendent; en effet, vous aviez évoquer le projet d'écriture dans le cadre de votre formation, traitant ainsi, si mes souvenirs y sont cohérents, de plaisirs. C'est alors que j'ai remarqué dans cette histoire, une part de vous, aussi prenante que réaliste. Le métissage entre amour et paradis artificiels (je cite, alcool et drogues) est un morceau de vous. L'ivresse, la dépendance, l'overdose lié au charme est un portrait qui illumine votre vérité que j'eus la chance de côtoyer. Et je fus amplement touchée par ce sujet. Cela prouve que vous laissez votre empreinte partout où vous poser le talon. Encrés de votre sagesse, malgré vos folies, briganderies, déchéances et idylles, nous sommes dans l'obligation de vous déifier. Ainsi dans vos écrits, dans vos récits, vous demeurez étonnement brillant. Ce qui ne m'a jamais laissé sous l'indifférence car je fus abritée par votre éloquence: et alors tout était tentation et délice.

 Ô thaumaturge de mes envies, que je voudrais un jour être avec vous dans cette ville. Je n'ai cessé de penser à vous en m'y promenant. C'était comme si vous me parliez encore. Je sens bien fort que nous nous retrouverons comme si nous nous étions quittés la veille, au point qu'il me semble que c'est demain que je vais vous retrouver...

Je vous promets que je cesserais mes jérémiades (étymologiquement je ne pouvais faire mieux afin de me rapprocher de vous) ainsi que mes lettres puériles et abusées. Mais comme dirait Rousseau: "Malheur à celui qui n'a plus rien à désirer."

Avec le respect le plus distingué, je vous témoigne une authentique tendresse. Mes amitiés à votre chère mère. 

DC

Ps: à l'instant où je vous écris, votre SMS m'est parvenu...



LA MER OSMOSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant