rose comme ses lèvres ( luxenss bxb )

eeeeEeee

— Tu penses qu'on peut trouver une supérette encore ouverte à cette heure ?

— On verra bien.

Lucas esquissa un petit sourire amusé et enfouit ses mains dans les poches de son nouveau sweat. Parce que si Maxence s'attendait à le récupérer, il allait être déçu.

— Je me demande comment se serait passée notre rencontre si elle avait eut lieu en primaire.

— Nous n'aurions pas été dans la même classe, mais j'aurais adoré connaître Maxence l'enfant ! Quoi que..

— Je n'avais pas vraiment d'amis à cette époque. Je vivais dans un monde que les autres enfants ne voyaient pas et mes moments d'absence n'aidaient en rien.. Et puis, j'étais très timide, je ne serais pas venu te voir.

— Je l'aurais fait dans ce cas.

Maxence lui jeta un regard perplexe et peu convaincu mais sourit à ses paroles.

*

Quand la sonnerie retentit, les exclamations suivirent. Une ruée d'enfants se précipita à l'extérieur, abandonnant cahiers et crayons de couleur. Le petit Maxence attendit cependant d'être seul pour sortir. On lui avait assez marché sur les pieds la dernière fois qu'il s'était dépêché.

Dans la cour, les écoliers couraient, riaient et se bousculaient. Le garçon pencha la tête sur le côté en les observant. Il devait avoir l'air bête. Pourtant c'était toujours de cette façon qu'il passait la récréation.

Mais cette fois, un ballon échappa à ses propriétaires et roula jusqu'à ses pieds. Maxence le suivit du regard sans bouger. Les autres enfants réclamaient leur jouet de l'autre côté du terrain mais Maxence n'entendait rien. Finalement, ils durent envoyer quelqu'un le chercher. Ce quelqu'un récupéra le ballon en mousse puis, avant de repartir, lança un regard étrange à Maxence. Il ne parvint jamais à l'interpréter.

De nouveau seul, il s'assit contre le mur, au milieu d'un dessin d'arbre gribouillé sur le sol.

- C'est mon arbre du pendu, se dit-il en glissant ses doigts le long du trait blanc.

- Excuse moi, l'interpella une voix.

Maxence leva la tête et plissa les yeux. La silhouette d'un nouvel arrivant se tenait devant lui. Mais aveuglé par le soleil, le rêveur ne le voyait pas. Il avait beau retrousser son nez, rien n'y changeait. C'était une ombre brillante.

- En fait, continua l'ombre lumineuse. C'est notre maison de quand on joue au loup alors... Bah si tu veux, tu peux jouer avec nous !

Maxence baissa la tête, les joues rouges. Face à lui, Lucas venait de se déplacer pour cacher le soleil, il avait vu ses yeux.

- Tu n'as pas d'amis ?

Si, il en avait pleins mais personne ne pouvait les voir.

- Je veux bien être ton ami moi ! Et même que cette maison sera qu'à nous.

Le petit Lucas n'attendit pas de réponse et se tourna pour informer ses camarades qu'il ne jouait plus. Il rejoignit ensuite son nouvel ami à l'intérieur de l'arbre.

- Tu ne parles pas beaucoup toi.

Il fallut un moment à Maxence pour comprendre ce que lui racontait Lucas. Son petit cœur s'était tut pour le laisser écouter ses mots, c'était rare. D'habitude, ses sens ne fonctionnaient pas avec les autres humains. Ils fonctionnaient seulement avec les oiseaux et le gravier.

Pendant que ses doigts se tordaient entre eux, il réussit cependant à sourire.

- J'aime bien ton nez, il rougit.

C'est ainsi que naquit cette amitié imaginaire entre un garçon perdu et Peter Pan.