La dernière larme

Chapitre 7 : une fin de matinée pas comme les autres

La sonnerie retentit et tout le monde va dehors. Je  les suis. Mes amis se regroupent dans un coin de la cour. Ils ont tous la tête basse. Ils finissent par se regarder. Ils pleurent encore.  Je les vois se diviser. Khalil et Noé se prennent dans les bras, comme Camille et Lou, Tifenn et Juliette, Thomas et Matis, Mathis et Mathéo,... on dirait qu'ils se connaissent depuis toujours.  Je suis désolée de ce qui vous arrive mes amis. Ils finissent par prendre la lettre que je leur ai écrite. Khalil la lit à voix haute.

Cher amis,

je vous aime sachez-le mais surtout que vous avez tous pris une part de mon cœur. Vous êtes les plus belles choses (avec vous-savez-qui) qui me sont arrivées dans ma vie si sombre mais j'ai perdu ma joie. Oui, ma folie, mon amour, mon calme, ma politesse s’étaient transformés plus qu'en haine, violence, dépression, insultes, colère. Je ne pouvais plus endurer ça tout comme vous. Je vous avez dit que j'avais perdu ma famille parce qu'elle s'était éloignée de moi, mais en vérité j'ai eu droit à une meilleure famille que je n'ai pas su préserver, que j'ai négligée. Je vous ai négligés, vous étiez ma nouvelle famille. Alors j'ai fait ce qui me semblait le plus sage. Adieu mes amis, j'espère que vous comprendrez mon choix. Je vous aime fort et à jamais.

Alexa

La tristesse se lit de plus en plus sur leur visage. Et dire que c'est sensé être le plus joyeux jour de la semaine et le dernier. Il a fallut que je gâche tout encore une fois. Je suis vraiment nulle. Ils se réunissent et se font un câlin collectif. Je ne peux m’empêcher de laisser une larme couler. J'aime les voir tous soudés. Ils se séparent et se reprennent dans les bras tour à tour. Un tel spectacle me fait chaud au cœur. Je sais qu'il ne sont pas seuls et que désormais ils avanceront ensemble. La récré passe vite. La cloche sonne déjà. On retourne en classe.

Tout le monde se remet en cercle comme le matin. Ils se remettent à parler de pourquoi je me faisais rejeter.

-On avait peur car elle était différente et que nous nous sommes tous pareils.

-On est des moutons mais elle, elle sortait du lot.

-Elle s'affichait comme elle l'était.

-Elle n'était pas sataniste de base, elle était une simple métalleuse.

-Et de toute manière on s'en fiche si elle était sataniste, oui ou non.

-Elle ne faisait peut-être pas partie des populaires mais elle avait au moins de vrais amis sur qui compter.

-Elle avait une vie à vivre... mais j'ai l'impression que c'est comme si on la lui avait volée.

-C'est une faute grave, commise par nous, nous sommes responsables de sa descente aux enfers.

C'était donc ça les raisons. Ils étaient jaloux. Je me demande vraiment comment ils peuvent me trouver toutes ces qualités. Je m'en veux un peu aussi. Si je ne leur avait pas répondu ils auraient peut-être été moins durs.

-Nous aussi sommes coupables... Commença Khalil.

-Nous n'étions pas présents pour elle... continue Matis.

-Un message de temps en temps, ce sont les seules nouvelles que nous prenions rarement... dit  Mathéo.

-Nous ne répondions pas tout le temps en plus et derrière un écran... complète TaÏlana.

-Nous ne pouvions pas comprendre qu'elle nous mentait en nous disant que tout allait bien... poursuit Lou.

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-Nous n'étions que des fantômes qui réapparaissaient quand on s'ennuyait... se reproche Timothé.

-Nous étions absents pour notre vieille amie... continue Romain.

-Une amie de toujours... dit Tao.

-Pendant que vous étiez là pour elle. Finit Quentin.

Mes amis d'enfances... Vous n'avez rien à vous reprocher. C'est moi qui vous ai abandonnés. Je vous aime tellement. Vous étiez une des plus belles choses qui éclairaient ma vie sombre.

-Mais nous étions juste à côté et nous n'avons rien vu, en fait les plus coupable... c'est nous ! Rétorqua Noé en pleurant de culpabilité et de remord.

-On avait tellement de délires au début. Ajoute Auriane.

-On était tellement proches, tellement pareilles... se désole Camille.

-On était toujours ensemble et rien... continue Tifenn

-On ne voyait rien. Termine Thomas.

-Il y a tellement de choses que j'aurai voulu lui dire... soupire Noé.

-Oui moi aussi... affirme Marilys.

Mes amis, vous n'êtes en rien responsables. Vous étiez là pour moi c'est moi qui ai failli.

-Je regrette tellement notre dispute. C'est de ma faute si elle est partie. Je lui ai dit des atrocités qui sont fausses. Je m'en veux. Elle est partie et nous étions en froid. La dernière idée de moi qu'elle avait c'est que nous n'étions plus amies. J'aurais voulu lui parler une dernière fois pour m'excuser. Regrette Camille.

Camille tu n'es pas responsable. Au contraire c'est toi qui m'a fait comprendre que je vous avez laissés. Que je me suis éloignée des personnes que j'aime le plus. Tu m'as ouvert les yeux.

Et la matinée se passe comme ça.

Et la cloche sonne.