L'esprit cherche et c'est le cœur qui trouve.

La matinée..

J'appartenais désormais au monde des humains et je me rappelais de mes rêves. De Jimin. Il me manquait terriblement. Je n'aurai peut-être pas dû m'attacher autant à lui. Six jours étaient passés et la douleur ne voulait pas quitter mon corps. Je la ressentais à deux endroits. Mon cœur et mes ailes disparues. La brûlure était présente et s'insinuait jusque dans ma tête. Elle tapait sournoisement contre mes tempes. Alors, il fallait pour moi masser lentement l'endroit, mais celle-ci demeurait toujours.

Quand je me réveillai, je réalisai que je n'étais pas seul dans ce lit. J'avais poussé la couette noire et blanche où s'étalait des figures géométriques, tandis que la forme présente à mes côtés s'enroulait dedans. Avec un léger grognement.

Je me levai et allai m'asseoir en tailleur face à cette forme. C'était un homme au visage tranquille. Il avait les cheveux gris et ses sourcils étaient bien définis. Les paupières closes, un petit nez et des lèvres pleines qui étaient entrouvertes. Il dormait profondément. Je pouvais même entendre son souffle, régulier.

Namjoon. Ce prénom qu'il m'avait dit hier. Ce prénom résonnait en moi. Il essayait de s'imposer face à celui que j'avais porté dans mon cœur depuis tant de temps. Ce prénom qui n'existait plus que dans ma mémoire. Le prénom de mon humain. Mort. À cause de moi.

Je m'appuyai à cet évier qui vint recueillir la bile que j'avais en moi et qui me tordait l'estomac. Je ne m'autorisai pas le droit de pleurer. Je n'en n'avait pas le droit. Pas après ce que j'avais fait. Lentement, j'ouvris le robinet et effaçai toute trace suspecte que mon hôte pourrait me reprocher. Je pris une tasse dans un placard haut et je la posai contre cette machine. Un bouton poussé et le liquide noir envahissait le contenant.

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Quand je me réveillai, j'étais dans mon lit. Seul. Je me rappelai m'être allongé, en me tenant loin de lui. Ses sanglots s'espacèrent et il s'endormit paisiblement. Je restai un instant à observer son dos se soulever et redescendre, en rythme. Et Morphée vint finalement me chercher.

Je me levai et rejoignis ma cuisine. Yoongi était là. Adossé au plan de travail, il buvait un café. Il ne m'avait pas vu. Je le sortis de son rêve par un bonjour. Il me répondit par le même mot. Je m'approchai de lui et tendis le bras pour attraper un mug. Je mis ma tasse sous la machine et appuyai sur le bouton. Long. J'ai toujours pris des cafés longs le matin. Pour me réveiller. Lorsque ma tasse fut prête, je bus le liquide fumant calmement.

«Aujourd'hui, j'ai quelque chose de prévu avec un ami que je voudrai te présenter..
- C'est pas la peine, je vais l'embêter.
- Yoongi. Arrête de te poser en victime.. Tu as le droit de vivre comme n'importe quelle personne.
- Non.. Pas après ce que j'ai fait. Je ne le mérite pas!»

Il posa son mug dans l'évier et se dirigea vers la chambre. Après avoir prit des affaires, il fila à la douche. Je soupirai. J'aurai tellement voulu aider cet être égaré. Je m'appuyai sur mon évier et regardai au loin par la fenêtre.

«Tu es apparu devant moi.. Pourquoi..?»

Lorsqu'il sortit de la douche, je vis qu'il portait un t-shirt noir. Il me demanda si je pouvais lui prêter une veste. J'ouvris mon dressing et farfouillai pour lui trouver le blouson parfait. Il me pointa un ancien perfecto en cuir.

«Celui-là.. Tu veux bien?
- Oui.. »

Il le sortit du cintre et l'enfila. Je dus avouer qu'il lui allait très bien. Mes yeux se perdirent dans la contemplation de ce jeune homme. Je regardai ses hanches se mouvoir, pendant qu'il se tordait devant le miroir en pied. Il portait le même pantalon qu'hier. Un pantalon blanc. Comme la couleur de ses cheveux.

«Je t'attends.. Sois pas trop long!»

Depuis quand s'adressait-il à moi? Je ne sais pas. Immédiatement, j'activai le pas vers ma chambre et pris mes habits avant de filer sous la douche.

J'avais décidé de lui laisser une chance. À cet homme. Celui qui m'avait trouvé. Celui qui avait décidé de m'aider. Celui que j'avais plus ou moins choisi. Allait-il me redonner l'envie de vivre?