Une IA ? Non merci !
2047. Ses dernières années, de nombreux robots et des intelligences artificielles ont investis tous les domaines de la vie dans notre pays.
Le phénomène concerne presque toutes les professions. Des économistes avaient promis jadis que d'autres emplois verraient le jour en compensation de ceux qui disparaitraient au fur et à mesure que les I.A. prendraient leur place, mais cela ne s'est pas produit. Dans certains secteurs, on déplore la diminution drastique du nombre d'employés. Le chômage continue sa progression régulière. En France, le nombre de chômeurs atteint les douze millions, record historique pour le pays. Voici donc l'histoire d'une victime de cette robotisation.
Thibault, 40 ans, vivait en couple et travaillait à Toulouse, comme Conseiller, dans une agence appartenant à la grande société d'assurances, Reviva. Dans cette compagnie, on utilisait déjà quelques IA pour aider les agents dans leur travail et rentabiliser leurs services, mais jusqu'à maintenant, on ne notait aucune conséquence pour les emplois. On colportait, de temps en temps, quelques rumeurs persistantes de licenciements, jamais confirmées. Thibault, considérait que ce n'était pas la peine de s'inquiéter compte tenu du chiffre d'affaires de Reviva et de ses bénéfices. Il savait bien que les tâches évoluaient toujours et que les nouvelles technologies pouvaient apporter de l'aide aux employés. Il n'était pas contre le progrès. Au contraire, il s'intéressait à toutes les nouvelles technologies qui apparaissaient sur le marché.
Tout se passait donc bien pour lui. Il aimait son travail et ne pensait pas que cela puisse changer à terme. Son Chef l'appréciait, le tenait au courant des évolutions qui se produisaient dans la société et l'encourageait à poursuivre ses tâches. Il était très bien noté.
Un jour du mois de mars, il reçut un message important de la Direction sur son ordinateur, comme ses cinq collègues du bureau. Il ouvrit le mail et lut un questionnaire envoyé par le Manager France Reviva à ses employés. « Estimez-vous qu'un robot effectuerait votre travail mieux que vous ? Si votre réponse est oui, nous vous proposerons une formation requalifiante qui vous permettra d'être reclassé dans une autre agence du groupe. Vous voudrez bien nous faire parvenir votre réponse avant le 30 mars. Merci. Pierre Latour, Manager France ». Thibault fut presque hypnotisé par ce qu'il voyait sur l'écran. Il hésita à se lever pour en discuter avec un autre collègue. Il relut plusieurs fois le message comme s'il n'eût pas bien compris le premier coup ! Il se gratta la tête. C'était un tic chez lui. Il était plutôt nerveux. Mais pourquoi ne parlait-il pas des conséquences d'une éventuelle réponse négative ? s'interrogea Thibault. Incroyable, mais il se dit que la seule réponse possible était donc « oui » ! Pas très content, il choisit d'aller en parler à son chef de bureau, Hugo, qui avait deviné que ses collaborateurs allaient sans doute réagir.
— Tu crois qu'on peut répondre non à cette question ?
— Oui. À ce stade ce n'est qu'une simple consultation. Si tu réponds non à la question, tu conserves ton poste et il ne se passe rien d'autre, je te l'assure. En fait, la société envisage d'augmenter le nombre d'I.A. dans ses agences, sans toutefois réduire son personnel. Donc, tu peux répondre non sans souci, dit Hugo, très sûr de lui, comme toujours.
Malgré cette réponse ferme, Thibault se dit que « vu la question posée, cela ne paraitrait pas très logique comme réponse et qu'il serait plus judicieux de la compléter par des commentaires.
Thibault, peu convaincu par les explications de son chef, décida de faire une pause et embarqua son collègue Jean-Michel pour aller prendre une boisson chaude à la machine à café dans le couloir et parler de cette question. Même si beaucoup de choses avaient changé dans le bureau, cela restait un rituel immuable depuis des décennies.
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Une I.A. ? Non merci. (nouvelle)
Fiksi IlmiahLa Direction d'une société d'assurances demande à ses employés s'ils pensent qu'une intelligence artificielle peut faire leur travail mieux qu'eux. L'un d'eux tente de répondre non, mais est-ce possible de renoncer aux I.A. ?