Arlane

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Au cœur même du village Rodent, très (trop) près du Désert Weasel.

Mô se débat, passant outre les liens qui lui maintiennent la gueule close, il se déchaîne. Si ses congénères se seraient retiré au fond de la cage, lui passe à chaque occasion ses pattes entre les barreaux dans l'idée de lacérer quelques mains humaines. Les voix l'entourant créent autour du jeune élu une sorte de mur opaque déstabilisant énormément ses sens. Malgré son odorat quelque peu perturbée, le porteur d'améthyste sens parfaitement la présence de son alliée.

« Vous êtes sur qu'on peut pas l'abattre hein ? Parce qu'là on pourrait presque voir sa salive mousser... pt'être bien qu'il a la rage...

- Pas touche, Arlane veut le garder en vie.

- Ha bah alors si la matrone le dit... »

Les deux gaillards, toujours présents autour de sa prison, ne cessent de jeter des regards impassibles sur Mô. Par moment celui dans l'idée de l'achever cogne et fait résonner les barres métalliques de sa cage. Maintenant que penser ? Le renard arrête de gesticuler et de s'acharner, se calmant il concentre toute ses pensées vers sa partenaire. S'il n'obtient pas de réponse de cette dernière, il la perçoit toujours... et pour sa plus grande exaspération, il s'avère qu'elle n'est pas seule...

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Oppressée par des draps inconnus, Ava sort d'un sommeil pénible, dans l'unique but de voir son renard. Pourtant même après de nombreux clignements d'yeux, à chaque fois elle voit cette femme.

Cette dernière lui sourit, cependant elle ne décèle rien de très prometteur révélant plus de l'avarice. Enfouissant le plus profondément ses sentiments, la petite blonde parvient à rester silencieuse. La femme n'ayant pas bougé d'une once, entame une conversation, du moins tente de le faire :

« Bonjour, comment va ta tête ?

-...

-Je suis la matriarche de ce clan, mais appelle moi Arlane, elle esquisse un sourire et n'obtenant pas de réponse poursuit, c'est un de mes hommes qui vous a amené ici. »

A l'évocation du « vous », Ava frémit. Cette femme aurait-elle une idée de l'endroit où se trouve Mô ? Heureuse de déceler une réaction même infime, Arlane lui dit :

« Ton ami va bien.

- OU... ou est-il ???

- Ha ! Même avec des efforts tu n'aurais pas pu me faire croire que tu étais muette, je suis cependant contente de t'entendre à nouveau parler. »

Ignorant totalement ce que vient de dire la femme couleur miel, Ava bondit hors des draps et s'avance vers les rideaux servant de cloison, à ce qui semble être l'extérieur au vu des rayons lumineux filtrés entre les pans de toile. Arlane pousse un sifflement très sonore et aussitôt alertés deux personnes entrent dans la tente. Vêtues d'étranges tuniques de couleur sobre, toutefois finement cousues, une femme avec une large ceinture pourvue de dagues et un homme, doté d'un pantalon de taille étrangement haute, brandissent tout deux leur lance en entrave devant le seul échappatoire. Ne laissant aucun répit à Ava pour ne serait-ce que songer à protester, la matriarche prend la parole :

« Tetete... mon intention n'est pas de te retenir prisonnière loin de... »

Ayant reprit ses esprits, la jeune blonde soulève le lourd tissu de l'un des... murs en tête de passer dessous. Sa tentative est un succès car sa petite taille lui permet sans encombre de se glisser furtivement dehors. Ceci dit malgré la vitesse de cette évasion improvisée, les deux gardes ne prennent pas le temps de l'imiter et la rejoignent quasiment aussitôt en passant par l'ouverture conçue dans ce but. Pourtant ce « quasiment » suffit à la blondinette pour se carapater entre les gens alentours. Ne connaissant nullement ce lieu, Ava s'en retrouve bien vite à court d'idées, et entre dans la première tente venue. Déjà toute essoufflée, la jeune fille se colle contre l'un des pans de tissus pour mieux récupérer... même menue la toile s'affaisse sous le poids de la petite blonde. De l'extérieur seuls de bons yeux et un esprit logique auraient analysé ce mouvement de tissu en une erreur trop banale pour des étrangers. Se maudissant pour sa stupidité, Ava se redresse maladroitement. Une fois debout, les yeux verts de la matrone croise les siens...

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Quand bien même il essaye de se calmer, sentir la peur si proche de sa messagère lui chamboule l'esprit et perdant toute raison, il se met à grogner à s'en faire mal aux babines tant bouger le museau le fait souffrir à cause des baillons. Il passe outre la douleur et émet un bruit monstre. Dans le but d'alerter Ava ? Non ! Elle ne doit pas venir ici... le jeune élu oscille entre prévenir de sa présence son alliée pour la soutenir... ou bien se taire pour la préserver le plus possible des malotrus qui le surveille. Sa fourrure toute hérissée, il se débat et cogne contre les barreaux. Son regard brille d'un éclat furtif puis dans un dernier assaut à destination des tiges de métal, feinte le mort. Le seul homme réellement attentif jusqu'à présent au « prisonnier », tapote l'épaule de son acolyte pour attirer l'attention de ce dernier.

« Ha ouaip'... il bouge plus pour sur ! Du coup maintenant qu'il est mort...

- Hors de question, la matrone te punirait. »

Ce dernier grommelle une ultime fois avant d'accepter de déplacer le corps. Bien qu'il leur soit venu à l'esprit que le renard puisse faire la comédie, ne détectant plus sa respiration, les deux hommes consentent à récupérer la dépouille pour l'amener à Arlane. Le tenant sans la moindre attention et encore moins de respect, l'une des brutes tenaille la peau de son dos. Même s'il est censé être mort et donc ne devant plus ressentir la douleur, Mô fait un effort suranimal pour ne pas gémir de ce mauvais traitement. Les secondes semblent s'allonger, après un détour inattendu des deux hommes, ces derniers paraissent enfin trouver leur chemin et le conduise douloureusement devant la soit disant chef.

Le jeune élu refuse de trahir si près du but sa félonie et garde les yeux fermés jusqu'au moment où le cri perçant d'Ava le fait réagir. S'agitant comme un diable, il se défait des serres de son geôlier et tombe malhabilement sur ses pattes. Sa petite blonde alors tenue par une femme aux longs cheveux châtains et tressés, se libère également des griffes de la dame et s'avance pour le rejoindre. La jeune fille s'agenouille et enfouie ses mains dans sa fourrure rousse si soyeuse. Prenant conscience presque en retard des liens malmenant les mâchoires de Mô, Ava les ôte précipitamment et difficilement. Gouttant à nouveau au plaisir d'être libre de ses crocs, le porteur d'améthyste les dévoile avec un regard haineux en direction de tous ces humains.

Ava n'a pas abandonné son étreinte de retrouvailles, c'est le touché des poils devenus hirsutes de son allié qui la rappelle. La petite blonde se dresse vivement sur ses pieds et ne trouvant aucun échappatoire demeure immobile en attente d'ouvertures.

Mô est le premier à réagir, sa rapidité et son agilité lui permettent de mordre férocement l'attache à la jambe de l'un des gardes. Aussitôt cisaillée cette dernière cède et tombe lourdement au sol. Ramenant fièrement sa victime, l'élu laisse la sorte de ceinture de cuir entre les mains de sa partenaire. L'attache s'avérant être un rangement léger pour dague, elle redonne de l'espoir à Ava qui pointe la lame de manière à être légèrement menaçante. Les autres gardes eux sont déjà en position d'attaque, leur visages recèlent plus d'incompréhension que de haine.

Attirant alors au même moment toute la petite assemblée présente, Arlane les bras sur sa poitrine s'est mise à rire. Cette hilarité furtive passée, un sourire très satisfait reste gravé sur ses lèvres. La matriarche s'avance alors libérant un espace autour d'elle, dû à l'écartement de respect des personnes alentours. À distance tout de même raisonnable des deux élus, elle prononce d'une voix joueuse :

« Maintenant que vous êtes réunis, les choses vont devenir sérieuses. »


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Hello hello ^-^

Ce chapitre est un peu court je vous l'accorde mais c'était selon moi le meilleur endroit pour couper.

Comme d'habitude j'attends votre avis avec impatience!

Que pensez-vous d'Arlane?

Bisous bisous!


Légende : RenaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant