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Puis une fois, j'étais complètement mort en soirée. Tu vas me dire que c'est pas quelque chose d'étonnant, que c'était plutôt souvent, même tout le temps le cas. Mais bref, j'ai fait une connerie, encore une fois. Et probablement que c'était la pire chose que je puisse faire. Sauf que je savais pas moi que ça pourrait te pousser à bout comme ça.

Ta pote, Eponine, elle était de nouveau venue me parler. Mais elle semblait un peu éméchée cette fois. Elle tenait pas trop droit. Ou bien c'est l'impression que j'ai eu parce que j'étais mal.

Je sais plus ce qu'elle disait encore mais surement le blahblah habituel un peu fort chiant. Dans tous les cas, je l'écoutais pas car ça n'aurait été qu'une perte de temps. C'est précieux le temps, faut prendre le temps de vivre sans pour autant le gaspiller. On sait pas récupérer le temps perdu.

Tu sais bien, j'embrasse les filles sans distinctions, sans sentiments. Je dois te l'avouer, je sais même pas si j'avais des sentiments pour toi. Je pense pas parce que sinon, je me serais peut-être mieux comporté.

Mais bref, juste pour qu'Eponine ferme sa gueule je l'ai embrasée. Mais le truc, c'est qu'elle m'a pas repoussé. Et pourtant je pensais qu'elle m'aimait vraiment vraiment vraiment pas. Elle a même intensifié le baiser. Bon, moi, je m'en foutais hein mais elle j'en étais pas trop certain. Mais c'était probablement l'alcool.

Le problème c'est que juste à ce moment-là (comme dans un mauvais film, tu t'es ramenée). Je t'ai pas vue, je l'apprendrai seulement le lendemain.

Je venais d'embrasser ta meilleure pote sous tes yeux. Et c'est vraiment dégueulasse, je le sais. Visiblement, ce fut une raison suffisante pour que tu en conclues que ta vie était trop merdique et ne valait pas la peine d'être vécue. T'étais déjà bien craquelée de partout et ces derniers mois avec moi n'avaient rien arrangé. T'étais complètement brisée en fait. Et en embrassant Eponine, c'est comme si je m'étais mis à sauter à pieds joints sur les derniers éclats qui te constituaient. Je t'ai carrément détruite, ce soir là.

Je suis désolé pour ça, vraiment. Et jusqu'au bout, je m'en voudrai.

Ce soir là t'as essayé de te suicider en ingurgitant pas mal de médicament. Mais t'as foiré ton coup. T'es toujours en vie.


VodkaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant