II.

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Je pouvais pas ne pas m'excuser. Je pouvais pas ne pas te laisser savoir que je me sentais incroyablement mal de t'avoir infligé cela.

Parce que ouais, ça me rongeait de l'intérieur; j'arrivais pas à me débarrasser de ces pensées.

Je l'avais mérité.

C'était ma faute.

Je voulais te dire que j'étais désolé. Même si c'était que des mots.

Je savais pas où était ta chambre d'hôpital. Personne voulait me le dire. Tout le monde avait trop peur que je te fasse encore du mal. Mais je voulais pas.

Même Eponine qui était aussi un peu coupable quand-même avait le droit de venir te voir.

J'ai pensé que elle me donnerait peut-être le numéro. Je sais même pas pourquoi j'ai espéré ça en fait. Jamais elle l'aurait fait.

Effectivement, quand je lui ai demandé, ta dingue de pote m'a pas dit où t'étais. Elle m'a jeté un regard venimeux et m'a tourné le dos. Mais elle est rapidement revenue vers moi pour me foutre un poing dans la gueule. Je l'ai laissée me frapper et crier toute sa rage. Je le méritais.

Juste avant qu'elle parte je lui ai juste lâché: « Fallait que tu me repousses Epo' ». Et alors elle m'a donné un coup plus fort encore que ceux d'avant me laissant avec un bel œil au beurre noir durant plus d'une semaine.

J'ai pas ricané comme je l'aurais fait normalement; dans d'autres circonstances. C'était pas drôle cette fois.

Je devais te trouver.

Mais tout le monde semblait savoir que j'étais celui qui t'avais détruite. Plus personne voulait me causer. J'avais plus que ma famille pour me tenir compagnie.

Finalement j'ai réussi à avoir le numéro de ta chambre d'hôpital. Sauf que quand je suis arrivé y avait ton frère devant la porte. Il m'a reconnu et m'a empêché de rentrer.

Je vais pas te mentir, je me suis encore pris un coup.

Mais je pouvais juste pas abandonner. Je devais m'excuser.

Jamais je n'avais été aussi sobre depuis quelques mois. Je commençais seulement à réaliser que j'étais pathétique comme type.

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