Chapitre 3# Orpheline

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Elle était grande, et jolie. Ses longs cheveux bruns lui tombaient en cascade sur les épaules. Son imperméable bleu tombait parfaitement sur ses cuisses tandis qu'elle envoyais un texto sur son BlackBerry. Une aura de perfection et de superficialité émanait d'elle. Et je la détestais déjà. Et ça non plus, ça n'échappa aux yeux d'Alan.

-Arrête de toiser cette fille comme un chien enragé, qu'est-ce qui te prends?

-T'es bien placé pour me dire de ne pas regarder les gens bizarrement, toi!

Il rit. Je me tournais vers la fenêtre et je m'imaginais que pouvais bien faire maman pendant ce temps-là. Sûrement une scéance de yoga martien ou une autre idiotie dans le genre. En tout cas, je savais que ma lettre n'avait eu aucun effet. Ma mère ne savais plus qui j'étais. Je me souviens encore de ce jour où ma vie avait chamboulé. J'étais rentrée de l'école, j'avais 8 ans. Maman était assise au salon, du thé à la main, et me scrutait d'un air sévère.

-Tu sais, ma petite, il est très impoli de rentrer chez les gens sans invitation.

-Ma...maman?! C'est moi, ta fille!

-Tu-tu-tu! Que me veux-tu jeune mal elevée?

-Maman, s'il te plaît, non!

Ma respiration devenait difficile. Ma vue était voilée d'un rideau de larmes, et entre deux sanglots, je compris que ma mère avait atteint le summum. Encore en larmes, je prononçais quelques mots inaudibles

-Madame, puis-je rester vivre ici, je n'ai plus de famille et-

-Oooh, ma pauvre enfant! Allons, entre te mettre au chaud, puis tu pourra prendre la chambre à l'étage.

Mais je ne l'écoutais plus. J'avais évité l'orphelinat, et la famille d'accueil grâce à sa manière original de faire les choses si simplement après les avoir compliqué, mais j'étais désormais orpheline. Seule.

-Dites-moi, vous allez à Londres?

Cette nouvelle voix me réveilla de ma rêverie. C'était la grande brune de tout à l'heure.

-Mrph.

-Oui, on va à Londres, répondit Alan.

-Ooh, merveilleux! J'ai besoin d'aide. Je vais chez mon oncle, qui tient un journal, voyez-vous, mais j'ai perdu l'adresse. Vous voudriez m'aider? Je peux payer..

Je notais son accent étranger et son mauvais anglais. Cette fille était française.

-Inutile, m'empressais-je de dire, on est encore jamais allé à la capitale.

-Moi je connais bien la ville. Ce sera avec plaisir.

Il me fallait illico créer un lien télépathique avec Alan et le bombarder d'injures. Je maudissais en silence l'impossibilité de commettre cet acte libérateur.

-Pour quel journal ton oncle travaille-t-il?

- The Newton Gazette

 -Je connais l'endroit. On y sera en pas longtemps, c'est pas très loin de la gare.

À ce moment là, je me souviens avoir voulu l'étriper. Mais aujourd'hui, je lui suis encore reconnaissante de m'avoir entraîné dans cette histoire, qui avait fini bien vite par tourner à mon avantage.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2012 ⏰

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