Exécution

t r o i s

Grisha termina d'installer l'atèle sur le genou droit de son fils. Par chance, il n'était pas cassé, mais ce n'était pas passer loin. Il se redressa, puis remit en place le nez d'Eren sans le prévenir, arrachant un sursaut au châtain. Il ne se plaignit même pas, affichant un éternel sourire joyeux.

- Eren, pourquoi ne m'en as-tu pas parlé avant ? Nous aurions pu aller voir le directeur afin de stopper tout ça.

- Désolé papa.. Je pensais que ça passerait.

- Tu te rends compte que tu m'as menti pour tes multiples blessures ? Ah, et moi qui te croyait.. Je suis un parfait imbécile.

- Dis pas ça..

Grisha remonta ses lunettes sur son nez, puis s'occupa de mettre une atèle sur le nez de son fils. 

- Je veux que tu m'en parles, dorénavant. Et nous allons porter plainte pour dégradation de bien. Ils se pensent vraiment tout permis, ce n'est pas possible..

Le sourire d'Eren se perdit dans le vague, un air vide prenant place sur son visage. Il baissa le regard, fixant son genou dans sa nouvelle atèle bleue. Une main se posant sur son épaule le fit revenir à la réalité.

- Nous allons arrêter tout ça ensemble Eren, c'est promis.

Eren leva les yeux vers son père, puis, sans pouvoir se retenir, se mit à pleurer. Son père le prit dans ses bras, le fils lui rendant son étreinte en sachant très bien ce qu'il allait faire après un dernier au revoir.

- Papa.. ?

- Oui ?

- Je peux rester à la maison, demain.. ? S'il te plaît..

- Bien sûr mon grand.

- Merci..

Grisha lâcha son fils et lui sourit. Il sortit un mouchoir, puis essuya les joues de son enfant avant de faire entrer Levi, Mikasa, et Armin. Levi fut le premier à venir prendre Eren dans ses bras. Ce dernier se leva, puis serra très fort le plus petit contre son cœur. Il avait mal. Il allait laisser Levi derrière lui, et ça lui faisait mal.

- Levi..

- C'est rien Eren. On est là.

- Les trois cons ont été envoyés chez le directeur. dit Armin en venant s'asseoir sur un des fauteuils du salon.

- Ça ne m'étonnerai pas si ils se retrouvent exclu. continua Mikasa en imitant Armin.

Levi fit à nouveau s'asseoir Eren sur le canapé, se mettant à côté de lui en regardant Grisha apporter un plateau où chocolats chauds et pâtisseries se dressaient fièrement dessus. Les quatre adolescent prirent une tasse chacun et une pâtisserie, sauf Eren, qui n'avait pas très faim.

- Bien, commença Grisha, vous êtes donc des témoins sur l'agression d'aujourd'hui d'Eren. Accepteriez-vous de prendre le parti d'Eren auprès des policiers lorsque nous iront porter plainte demain ?

- Bien sûr ! fit le petit blond en sirotant son chocolat chaud.

- Sans problème. continua Mikasa en croquant dans un muffin.

- Je suis. acquiesça Levi en passant sa jambe droite par dessus la gauche.

Grisha sourit en les regardant.

- Merci beaucoup.

Eren les regardait en souriant. Il allait défendre l'honneur de sa mère, puis, une fois cela fait, la rejoindra au ciel. Voilà ce qu'il allait faire. Il était peut-être égoïste mais il ne pouvait plus. Il n'arrivait plus à vivre. Respirer était douloureux, bouger était fatiguant, et sentir son cœur battre dans sa poitrine le dégoûtait. Sauf lorsque c'était pour Levi. Il tourna d'ailleurs la tête en direction du noiraud, puis expira profondément en buvant son chocolat chaud qui lui brûlait les doigts, et maintenant la langue.

Il se força à vider son esprit, puis passa le reste de la journée en compagnie de ses amis, puis la soirée avec son père à regarder des films débilement drôle en mangeant un peu tout et n'importe quoi.

Un bon mois était passé. Grisha et Eren avaient portés plainte, Levi, Mikasa et Armin avaient confirmés les faits, et les trois harceleurs se retrouvaient maintenant avec une amende sur le dos ainsi qu'une exclusion définitive du lycée marqué en gros sur leurs bulletins. Tout semblait maintenant aller pour le mieux, et tout devait aller pour le mieux. Malheureusement pour Eren, les marques étaient encore là, dans son esprit.

Il regarda son père lui ôter ses atèles, puis se sentit comme libérer, pouvant bouger plus pleinement.

- Voilà. Tu dois seulement faire attention à ton genou. Pas de course, évite de te cogner dans les moindres recoins, et ne saute pas. Pour ton nez, évite aussi de te cogner.

- Compris papa. Merci.

Le père et le fils se sourirent, puis tournèrent en même temps la tête vers la porte d'entrée lorsque quelqu'un toqua. Grisha partit ouvrir, puis laissa Levi entrer à l'intérieur.

- Déjà sorti du lycée ? s'étonna Grisha en refermant la porte.

- Madame Mayos était absente. Fracture du tibia, je crois. Une élève l'a poussé dans les escaliers.

- Décidément, les élèves sont des brutes..

Eren pouffa.

- Quelqu'un a eu le courage de la pousser ? demanda-t-il alors que Levi venait lui piquer un bisous.

- Ouais. Une quatrième en colère apparemment.

Eren se leva puis monta dans sa chambre, suivit de Levi qui tenait une petite pile de feuilles dans ses mains. Ils entrèrent, puis le noiraud posa les feuilles sur le bureau, se tournant ensuite vers Eren qui s'était couché sur son lit tel une larve. Levi s'approcha, puis claqua le postérieur de son copain.

Eren se redressa en fixant son compagnon avec un regard suspicieux, puis un sourire de malice étira ses lèvres.

- C'était quoi, ça ? demanda-t-il en prenant les mains du noiraud, le rapprochant de lui en le faisant basculer sur le lit.

- Eren- ? dit Levi, surpris en se laissant tout de même faire.

Le châtain se positionna au-dessus du noiraud qui sentait déjà comment tout allait se finir et, étrangement, ça ne le dérangeais pas le moins du monde. Ils n'étaient en couple depuis seulement un mois et deux semaines, oui, mais ils s'aimaient depuis plus de 4 ans maintenant. Le désir charnel était aussi bien présent chez les deux, à cette époque.

Rapidement, leurs lèvres furent scellées en un baiser qui fit monter la chaleur chez les deux garçons assez rapidement. Ils leurs en fallait peu, une fois qu'ils étaient près l'un de l'autre. Vraiment, très peu. Après un moment de découverte du corps de l'autre, les vêtements volèrent rapidement dans la pièce qui atteignait maintenant 49° Celsius. Mais, bien sûr, ce n'était que dans leur tête.

Je n'écris pas de lemon, puisque je n'ai jamais vécu cette expérience, désolée !