Il était une lettre

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Chapitre 2

« Lire, c'est déjà le début du doute. C'est lire mot par mot, toutes les incongruités des conceptions humaines.»

Jean-Michel Wyl

Le 27 décembre, un mardi, en fin d'après-midi alors que la lumière suivait déjà le couché de soleil, l'homme aux yeux clairs, vêtu d'un jean noir, d'un pull grenat et d'une écharpe grise enroulée autour du cou, se dirigeait vers son appartement situé près d'une église ruinée à Charlottenburg. L'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Berlin, forcé contre la porte d'immeuble par la pluie qui ne cessait de tomber depuis le lever du jour. Dehors, il reçut littéralement une douche écossaise. Avant qu'il ne prît les escaliers. Richard jeta un œil sur sa boite postale et fut sortir le journal du jour. Il découvrit parmi son courrier une lettre dont l'enveloppe semblait venir de l'étranger, il se précipita pour la faire sortir puis la tourna quand une voix harmonieuse murmura un nom sur son esprit. Il avala sa salive, inconsciemment fut retourné le journal dans la boite. Sarah en était l'expéditrice, elle qui n'avait jamais envoyé de lettres auparavant. Lire ce qui était écrit était tout ce qui comptait. Alors que ses mains étaient encore mouillées, il décida de l'ouvrir une fois à l'intérieur.

Il monta prudemment. Le chemin menait à la porte de chez lui, lui paraissait long soudainement. Il n'était pourtant qu'a un étage. De grands pas firent crier l'escalier de bois. À deux échelles, son chien se faisait entendre de loin par des sauts de joie.

Parvenu enfin à l'étage, il ouvrit la porte quand Simon, son fidèle compagnon lui réservait le même accueil que les soirées précédentes : Queue battante, debout sur ses pattes arrière. Seulement, sa joie était associée à l'heure de promenade. Il s'assit devant la porte, tenant avec ses dents sa laisse code.

– Non, mon chien, pas ce soir.

Simon tristement se met à plat ventre.

Richard accrocha son manteau au mur, il retira son écharpe et il avança dans le couloir. Tandis que son chien discrètement gémissait. Il traversa la cuisine. À l'intérieur de l'appartement faisait aussi froid qu'a l'extérieur. Il souffla sur ses mains puis déposa la lettre sur la table du salon quand les frissons de son corps se manifestaient lui rappelant d'allumer la cheminée. Très vite, il se mit au travail.

–Je pense que nous n'avons pas assez de bois pour nous réchauffer ce soir. Dit-il à son chien.

–On l'allumera avec la lettre de Sarah s'il le faut. Ironiquement, se succéda.

Le chien réagissait, le rejoignit, mit sa patte sur son genou et le regarda fixement, Richard le serra dans ses bras. Simon connaissait aussi Sarah à travers sa voix.

–Promis, demain matin à la première heure, nous sortirons ensemble faire du Jogging. Tendrement, il lui caressa la tête.

Il lui a fallu un moment de concentration pour que la flamme se mette en contact avec le bois. Le chien recula d'un pas quand le feu derrière la vitrine de la cheminée se manifesta. Richard se leva, mit ses pantoufles et s'installa confortablement sur le canapé. Il se mit soigneusement à ouvrir la lettre. C'était la première fois qu'il touchait un objet ayant des traces d'empreinte des doigts de Sarah. Impatient, il fit sortir la carte postale dont la photo était de la Casbah d'Alger. Il se tarda à la fixer. C'était à proximité du quartier d'où elle venait. Des battements du cœur firent sentir. Jamais ne l'avait senti aussi proche de lui. Quelques minutes à peine le feu commençait à dégager de la chaleur autour pendant que les flammes produisaient un son similaire en une nuée d'abeilles. Attentivement, Richard se met à lire la lettre :

La voix de SarahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant