The Ravennes | Harry Styles VF

Chapitre 2: Un Bal Pour Un Oiseau En Cage

10 ans plus tard...

Point de vue de Deleriah

Dans le château royal...

  Je me réveillai en sursaut, secouée par les souvenirs qui s'étaient à nouveau manifestés dans mon cauchemar. Décidément ces événements monstrueux ne cesseraient jamais de me hanter. Je n'avais rien pu faire pour Père... Et lorsque j'avais enfin pu réagir, le hurlement qui m'était soudainement monté à la gorge m'avait moi-même fait sursauter. Mère s'était alors retourné violemment, soudainement soucieuse d'avoir été surprise et prête à assassiner quiconque l'aurait vue dans une pareille situation. 

  Or il s'agissait de moi.

  Celle pour qui elle avait tué Père.

  Et elle avait accompli cet acte la veille de mon anniversaire. 

  J'avais donc dû tenir ma langue, moi, une enfant de huit ans, de peur qu'elle ne se débarrasse de mes frères si jamais je dévoilais son horrible crime. Le lendemain de ce jour-là, j'avais à peine réussi à ravaler le flot de bile qui m'étais remonté dans la gorge lorsqu'au lieu des habituels "joyeux anniversaire", j'avais eu droit à des "toutes mes condoléances", ma chère mère enfonçant ses ongles acérés dans la chair de mon épaule, fidèle à son rôle de veuve éplorée. 

  Et s'il m'avait fallu du temps avant de me remettre de ce traumatisme, n'ayant par la suite pas adressé la parole à quiconque après celui-ci, j'avais finalement réussi, l'année de mes onze ans à parler à mes frères. Mais ceux-ci ne devaient pas savoir de quoi il retournait. La version officielle pour tout le royaume était que j'étais devenue temporairement muette, ayant été choquée par le "suicide" de mon père.

  Ha!

  Valeriu Ravenne, le noble, puissant, juste et brave Roi des Corbeaux, se suicidant avec un poignard dans sa chambre à coucher? Mère avait réussi à couvrir son crime.

  Je n'arrivais même pas à comprendre comment notre peuple ne pouvait avoir compris que cela n'était qu'un mensonge absurde.

  Mon père avait survécu aux Guerres Pourpres, au siège de notre château, à la mort de sa sœur - ma tante Adenna, et à celle de feu le Roi Ladislau, mon grand-père. Pourquoi aurait-il voulu se suicider, lui qui avait tout, et surtout une famille qu'il aimait de tout son cœur, alors même que nous étions en temps de paix? Il n'y aurait eu aucune raison logique à son geste, mais pourtant, tous étaient tout de même convaincus que cela était la vérité vraie.

  Bien sûr cela n'était qu'une manœuvre de Mère pour se saisir du pouvoir sans être inquiétée d'être mise aux fers et condamnée à mort pour meurtre prémédité et haute trahison! 

  Enfin libre de faire ce qu'elle voulait de moi sans l'aval de son mari, elle passait son temps à me suivre, à s'extasier sur mes dons et à préparer des plans communs de domination du monde nous incluant toutes les deux. Elle s'acharnait à gagner mon amour à tout prix. Depuis la mort du Roi, j'étais sa "petite chérie", son miracle, son petit oiseau... Et cela n'avait fait qu'empirer depuis mes douze ans et cette fameuse nuit où soudain, alors que j'étais sous l'emprise d'une violente et brutale fièvre, elle avait surgit dans mes quartiers, les yeux fous, en proclamant que j'étais enfin prête à l'aider.

  Eh bien l'oiseau en avait assez de vivre en cage. 

  L'oiseau voulait se venger de l'outrage subit et infligé.