Chapitre 1

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Je mis un seul pied dans l'enceinte du collège après avoir montré mon carnet de liaison au surveillant présent à l'entrée de celui-ci que ma boule au ventre qui était déjà présente s'intensifia encore plus.

J'ai deux choix comme tous les matins qui s'offre à moi. Soit je me rends dans le couloir sur ma droite pour me rendre à l'infirmerie en simulant un gros mal de ventre, prenant le risque qu'elle se souvienne des nombreuses fois où je suis venue pour éviter d'aller directement en cours, ce qui me ferai passer pour une idiote. Soit je me rends dans le couloir sur ma gauche où se trouve Mélanie et sa bande tenant le mur qui ne risque pas de tomber, pour emprunter le seul escalier qui me permettrai d'aller en cours. Mais je prendrai le risque d'avoir des ennuis avec mes bourreaux.

Je vais plutôt aller à l'infirmerie pour repousser le moment fatidique où je devrai faire face à mes bourreaux. Il arrivera forcément même si je m'efforce de garder espoir que cette journée se passera mieux que les autres. Tous les jours j'espère pouvoir avoir cette chance, mais je ne suis pas chanceuse.

Je me rendis rapidement à l'infirmerie avant de me faire repérer par Mélanie qui semblait bien s'amuser avec un garçon blond aux yeux bleus.

Les garçons roux du collège ont de la chance. Mélanie a dit plusieurs fois qu'elle ne les aimait pas. Elle les trouve tout simplement moche. Ils ont la chance d'être immunisé contre le venin fatal de cette garce.

Je toqua deux fois à la porte de l'infirmerie mais personne ne m'autorisa à entrer. Je toqua encore frénétiquement à la porte, prise de panique, mais je n'ai une fois de plus aucune réponse.

Mon visage devena livide, à la limite du transparent. La seule infirmière du collège était absente.

Je vais être obligé de passer devant eux. Si je reste trop longtemps ici, ils vont finir par me trouver. Tous les matins ils me cherchent comme une meute de loups affamés cherchant du gibier. Le seul gibier que ces loups peuvent trouver le matin, c'est un agneau apeuré par leur simple présence.

Je suis l'agneau, ils sont les loups. L'agneau doit vite trouver une solution pour échapper à la meute de loups dont l'Alpha est Mélanie.

Je sortis de mon sac un gilet noir avec une capuche de la même couleur que j'avais prévu pour ce genre de situations quotidiennes. Vous devez sûrement vous dire que je suis folle ? C'est le cas. Ces gens me font devenir de plus en plus folle chaque jours qui s'accumulent.

Beauvoir a dit un jour: "On ne naît pas femme, on le devient". Je vais légèrement modifier l'expression par: "On ne naît pas folle, on le devient". C'est mon cas, c'est ma situation.

Je mis ma capuche bien en avant sur le dessus de ma tête en faisant légèrement tomber mes cheveux frisés sur chaque côtés de mon visage pour cacher celui-ci.

Je lâche un soupire, inquiète, apeurée comme un agneau. Voyons comment l'agneau va s'en sortir.

Je marcha promptement en direction de l'escalier en baissant mon regard vers le sol à carreaux jaune clair. Je prie dans mon fort intérieur pour qu'elle ne me voit pas.

Il ne faut surtout pas qu'elle me voit... Me répétais-je plusieurs fois intérieurement en gardant la même allure.

Je lâcha de mes yeux verts un bref regard à Mélanie qui ne s'amusait plus avec le blondinet de tout à l'heure mais qui discutais avec ses "amies" avant de continuer ma route. Elle a dû s'en lasser et le jeter comme tous les autres.

Alors que j'allais enfin atteindre les escaliers pour me rendre à mon cours de français, je sentis une main se poser sur l'une de mes épaules et me tirer sauvagement vers l'arrière me faisant chuter sur les fesses devant les visages moqueurs des autres élèves qui eux, montaient les escaliers sans m'apporter d'aide. Ils avaient l'habitude maintenant de ce petit rituel.

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