Chapitre 3

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À bout de souffle, je finis par m'arrêter de courir en m'asseyant sur un banc au bord de la route. Le regard rivé vers le sol, en respirant bruyamment, je réfléchissais. Revenir dans ce collège aurait été du suicide, mais ne plus m'y rendre aurait été pire. Mes parents auraient fini par être au courant de toutes les insultes et coups que je subissais à longueur de temps. Ils finiraient forcément par se poser des questions et puis de toute façon ils m'obligeraient à aller au collège.

Je pris une grande inspiration en regardant le ciel, mes avant-bras posés sur le dossier du banc. Je me sentais tellement tranquille... Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti cette sensation de bien-être. Cette sensation de liberté.

Je finis par me relever et à déambuler dans les rues de la ville qui m'étaient inconnues. Je sortais très peu de chez moi, par peur de croiser des élèves du collège. Cette fois, rien ne m'empêchait de me balader en ville, ils étaient tous en train d'étudier à cette heure-ci. Avec une pièce de deux euros qui me restait au fond de la poche de mon pantalon, je m'acheta une glace italienne goût vanille.

- Bonne journée mademoiselle ! Me souhaita le glacier alors qu'il mettait les pièces dans sa caisse avec un sourire chaleureux.

- Merci, à vous aussi ! Lui répondis-je toute joyeuse avant de partir avec ma glace à la main que je dévora en peu de temps.

Je finis par revenir au banc de tout à l'heure après avoir visité quelques magasins de vêtements sans rien acheter par faute d'argent sur moi. Sans m'y attendre, une pluie torrentielle venait s'abattre sur la ville suivie par des éclairs zébrant le ciel couvert par des nuages gris, alors que j'étais tranquillement assise sur le banc. En regardant autour de moi, je ne vis personne. Je pensais avoir été la seule à ne pas m'attendre à cette pluie. Mes vêtements commencèrent à se tremper alors que je cherchais un endroit pour me réfugier. Je couru vers le trottoir d'en face en prenant soin de bien garder ma capuche au-dessus de mon crâne. Puis, je finis enfin par trouver une petite partie du trottoir protégée par un voile d'ombrage noir.

Je frotta mes mains entre elles devenues rouges à cause du froid qui est apparu dû à cette pluie. La porte s'ouvra derrière moi alors que j'étais posée contre celle-ci. Prise de stupeur, je me releva en m'excusant à plusieurs reprises.

- Rentres, il faut pas rester dehors comme sa sinon tu vas chopper la crève ! S'exclama l'homme en m'invitant à entrer, ce que je fis.

En entrant dans la salle, je resta bouche-bée. Des sacs de boxe noirs étaient accrochés au plafond sur la gauche, le sol était principalement recouvert de tatamis, du matériel de boxe était correctement rangé dans une grande boîte blanche et en observant les étagères contre le mur dans un creux de la salle, le sol non recouvert de tatamis, on pouvait apercevoir pleins de coupes et de ceintures toujours de boxe mit en valeur et brillants certainement grâce aux soins apportés à ces récompenses.

- C'est incroyable... Murmurais-je en fixant les coupes et ceintures avec émerveillement. Vous avez vraiment gagné tout sa ? Lui demandais-je en me retournant vers le monsieur qui m'a accueilli.

- Oui, c'est bien moi. Me dit-il humblement en continuant de remplit des papiers à son bureau présent dans une pièce au fond de la salle dans laquelle je le rejoins. Dis-moi, tu n'as pas oublié de te déchausser avant de marcher sur le tatamis ? Me demanda-t-il en relevant son regard vers moi.

- Et bien... Euh... Bégayais-je.

- Vas les enlever s'il-te-plaît. Me dit-il en soupirant.

Je m'empressa d'enlever mes chaussures en posant mes pieds maintenant seulement recouverts de chaussettes noires.

Dernière ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant