Partie 1

62 2 3
                                    


Je me présente, James Okland, je suis un antiquaire dans le quartier de Newington à Édimbourg. Pas un antiquaire de renom certes, mais de passion. La passion des belles et anciennes choses...Et plus particulièrement les objets étranges et particuliers. Je parcoure donc les Vides greniers et autres puces à la recherche de ces étonnantes babioles.

Or un jour où j'étais en vacances dans le sud de la France je vis que dans le village d'Oraison se déroulait la « Braderie de l'étrange ». Incroyable aubaine pour un collectionneur de mon espèce. Je m'y rendis donc le jour venu. C'était un pittoresque village très typique du Sud. J'avais déjà entendu au cours d'une conversation entre collègues le nom de cette ville, non pas pour sa braderie mais pour son marché et sa soi-disant « meilleure pizza du monde ». En arrivant à l'événement que j'attendais avec impatience, je fus d'abord étonné par l'incroyable banalité des objets, rien de comparable à ce que j'ai pu voir auparavant. Cet ennui fut bien vite remplacé par un sentiment d'étrangeté voir une sensation malsaine que j'éprouvais devant certains objets mêlé de cette éternelle fascination pour tout cela. Je passais donc entre les échoppes de têtes réduites, de reliques maudites et de statue d'idole païenne au nom imprononçable (un certain Cthulhu) quand je me suis arrêté chez un marchand de tableau d'un réalisme criant. Je fus pris d'un très curieux malaise sur l'un d'eux. Il représentait un boucher coupant sa viande, une scène ma foi très anodine. Les couleurs étaient très claires par rapport aux autres tableaux dont les couleurs étaient sombres voir ridiculement obscures. Etait-ce à cause de cela que j'éprouvais ces curieuses sensations ? Non, ça ne pouvait pas l'être. Je me renseignais donc auprès du vendeur, un vieillard a l'air aigri et mesquin, je lui demandai si cette œuvre était la sienne. Il me répondit :

-Pouvez-vous d'abord regarder de plus près l'œuvre ?

Je suivis donc le conseil du vieux marchand. Je vis alors un détail qui me glaça le sang. Le boucher ne coupait pas de la simple viande. Il coupait un corps humain.           

LE BOUCHERWhere stories live. Discover now