SanjixOC: Des Cœurs et Des Éclairs [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 3

Le cuisinier fut troublé par la réaction de la jeune femme. Qu'avait-elle vécu, d'où venait-elle ? Ces réflexions furent vites interrompues par l'appel d'un client.

"-Garcon !"

Plusieurs clients tournèrent la tête vers l'auteur de cette apostrophe, un homme richement vêtu à l'air distingué, un poing américain sur sa main droite, accompagné d'une jolie jeune femme blonde, il semblait très aisé. Sanji marmonna quelques injures à l'encontre du client puis se dirigea vers sa table pour lui répondre.

"-Je vous répète que je ne suis pas serveur, mais second de cuisine. Oh, quelle charmante demoiselle, que diriez vous de partager un verre de vin en ma compagnie ?"

Haruna baissa les yeux puis soupira pour la millième fois de la journée, à quoi pensait-elle, des hommes comme ça, elle en avait rencontré des milliers. Coureurs de jupons, pseudo gentleman, aucune considération pour les sentiments des femmes, en bref, une ordure. La jeune femme se sentait coupable d'avoir pleuré devant lui, et pourtant, elle ne cessait de repenser à ce regard bleu océan et à cette odeur rassurante.

"-Dites donc ! Depuis quand trouve-t-on une soupe aux insectes dans le menu de ce restaurant ?reprit le client

-Un insecte ?

-Alors ? Allez vous finir par me dire ce qu'il y a dans mon assiette ?! s'énerva-t-il

-Vous m'en voyez navré cher client, mais je n'en ai aucune idée. Voyez vous, mes connaissances en entomologie sont malheureusement extrêmement limitées."

A ces mots, l'ensemble des clients dont la jeune femme aux côtés de l'homme se mirent à rire. Haruna leva un sourcil, amusée, le blond avait de la répartie. Soudain, un grand bruit se fit entendre: le client avait détruit sa table, et les plats qui s'y trouvaient dans un fracas assourdissant. La soupe, ou du moins ce qu'il en restait, coulait lamentablement au sol.

"-Sais-tu seulement à qui tu t'adresse, vermine ?! s'exclama le client"

Aucun bruit ne s'échappait ni du personnel ni des clients.

"-Il vous aurait suffi... de retirer cette mouche de votre soupe pour finir votre plat. fit Sanji, énervé.

-Tu as oublié qui était le client ?! J'ai payé pour venir manger ici ! Je te trouve bien arrogant pour un cuisinier de seconde classe ! hurla-t-il

-Monsieur Fullbody, arrêtez ! s'empressa de dire la femme qui l'accompagnait

-Hmpf. "Payer". Depuis quand l'argent remplit-il l'estomac ?"

Haruna observait la scène, intriguée. Jusqu'où cela allait-il bien aller ? Le staff commença à réagir.

"-Les gars ! Empêchez Sanji de se mettre en rogne !

-Sanji ! Ca suffit !"

Choqués, tous observaient la scène avec effroi; Sanji, tenant par la col Fullbody, ensanglanté et inconscient.

"-Tenter de s'opposer à un cuisinier en pleine mer relève de la conduite suicidaire. Mets-toi ça dans le crâne ! Je ne tolère pas que l'on gaspille la nourriture."

Alors en plus d'être un coureur de jupon, il est aussi enragé, se dit Haruna. En attendant, il a tout de même des valeurs... malgré tout, elle se dit aussi qu'elle ne comprendrait jamais les hommes. Un membre du personnel du restaurant arriva alors, horrifié il s'exclama:

"-Qu'est ce qu'il se passe ici ?! Mon... Mon client ! A quoi tu joues Sanji ?! C'est quoi cette façon de maltraiter la clientèle ? Tu sais à qui tu viens de casser la figure ?! Un lieutenant de la Marine !

-Surveille ton langage, cuistot du dimanche. On a pas gardé les cochons ensemble...

-De quel droit t'adresses-tu à moi sur ce ton ?! Ce sont les clients qui nous font vivre crétin !! Je t'ai déjà dit de ne pas t'en prendre à eux, ils sont ce que nous avons de plus cher !!

-Celui là a volontairement gaspillé de la nourriture sous mes yeux et a insulté les cuisiniers. J'ai pensé qu'il méritait une petite leçon."

Fullbody se réveilla alors.

"-Ugh... c'est quoi ce restaurant de tarés... depuis quand le personnel se permet de rosser les clients de cette manière... si vous croyez vous en tirer comme ça... vous mettez le doigt dans l'oeil ! Je vais prévenir le gouvernement qui vous fera fermer boutique sur le champ !

-Nous faire fermer... répéta Sanji, c'est embarrassant. Dans ce cas il va falloir que je te torde le cou sur place.

-Qu... Quoi ?!

-Sanji, arrête !!"

Tous se criaient dessus, l'employé, le patron Zeff, Sanji, en observant la scène, tous se demandaient s'ils s'agissaient réellement de cuisiniers, ils se comportaient comme... des pirates.

"-M... Monsieur Fullbody !"

Haruna fut coupée dans ses réflexions tandis qu'un soldat de la marine entrait dans le pièce, en trombe, elle tourna.

"-Le prisonnier ! Il s'est échappée et... Monsieur Fullbody ?! Que vous est-il arrivé !

-Le prisonnier tu dis ?! On avait passé des heures à le capturer ! C'était notre chance d'arrêter Krieg !

-Krieg ? murmura une femme dans l'assemblée

-Il veut dire... l'un des pirates les plus forts d'East Blue ?! fit un homme

-Mais on dit qu'il est actuellement sur Grand Line !

-Alors monsieur ! Quelles sont les mesures à-"

La soldat s'effondra au sol, le regard livide, derrière lui, un homme tenant deux armes en métal à la main. Pâle, il semblait mal en point. Il se dirigea calmement vers une table et s'assit, il tapota sur cette même table et prit la parole:

"-Servez moi, s'il vous plaît. Vous êtes cuisiniers non ? Je suis un client. C'est votre taf."

Un membre du staff se dirigea vers lui:

"-Alors, face de rat, on a de quoi payer ?

-Nan."

Moins qu'aimable, c'est à ces mots que le cuisinier asséna un coup au pirate, qui, suite à la chute de sa chaise, s'effondra au sol.

"-Allez Patty ! Fout lui une raclée à ce pirate ! Crièrent les clients

-Dehors ! Et que je ne te revois pas ici ! fit ledit Patty en balançant le pirate dehors, impuissant."

Haruna observait la scène, c'était déplorable, un homme mourant de faim venait de se faire jeter dehors, lui donner ne serait-ce qu'un morceau de pain aurait été bien facile, pour eux qui semblaient ne pas manquer en vivres. C'est pour cette raison même que Haruna abhorrait les hommes: sans foi ni loi, ces derniers n'agissent que dans leur propre intérêt, et, opportunistes, ils feignent l'amour et la gentillesse pour ensuite poignarder leur entourage. Haruna était bien placée pour le savoir, mis à part son père, dont elle avait très peu de souvenirs, et son frère Fuyuro, tous lui avaient un jour montré leur véritable visage, des monstres pourris.

"Je t'en prie ma belle, laisse toi faire, une fois que l'on t'aura amenée à la Marine, on récupérera ta prime colossale, et qui sait si l'on arrive à te vendre à un Tenryubito, on pourrait gagner le triple ! Et puis, t'es plutôt mignonne, tu sais, ce serait impossible de ne pas te vendre à quelqu'un d'aisé, mais ne t'en fais pas, on te traitera bien là bas, espère juste ne pas tomber sur un pervers ! Hahaha ! "

D'affreux souvenirs revinrent en tête de la jeune femme, qui pourtant, essayait depuis des années de les oublier. Des monstres, oui, des monstres, voilà ce qu'étaient les hommes, et ça, elle était sûre de ne jamais l'oublier.