À mon père,
Au petit théâtre de comédie, il y a une horloge en avance qui vous bouscule d'espoir.
Il y a des petiots qui papillonnent entre les assises et tracent une voie royale vers les portes.
Il y a des paillettes dans un grenier, étouffées par des toiles d'araignées.
Il y a un œil discret qui se glisse depuis les coulisses.
Il y a des grands costumes et des feutres qui couvrent les sourires crispés des corps travestis.
Il y a des planches surélevées embrassées par d'étroits escaliers.
Il y a le bruit d'une comédienne qui répète ses gammes et celui des criquets qui lui répondent.
Il y a une chaise vide au premier rang.
Il y a des maquillages grossiers creusés par de légères perles cendrées.
Il y a derrière une sérieuse fourmilière silencieuse à la charnière.
Il y a enfin un masque qui tombe à la levée du rideau et c'est son ombre qui vous tue.
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Comédien
PuisiPoème autobiographique sur la douleur des jours passés, nuancé par un peu de nostalgie. Un style inspiré d'Arthur Rimbaud.