Elle danse, depuis toujours, sans jamais s'arrêter. Frêle étoile, qui ne fait que danser, qui ne pense qu'à danser. Aiguillonnée depuis le début à tourner, elle danse sans jamais s'épuiser. Elle tourbillonne, tournoie sans cesse. Ne changeant jamais de sens, sans jamais avoir le tournis. Elle danse depuis une éternité maintenant, changeant parfois quelques pas de danse, emportée par la folie de cette danse. Ralentissant ou augmentant le rythme mais sans jamais cesser de danser. Elle danse depuis si longtemps maintenant qu'elle en a oublié la raison. Elle adore danser, elle n'a aucune raison d'arrêter. Elle danse, encore et encore. Tournant toujours, toujours dans le même sens. Oubliant de plus en plus la raison qui la poussait à danser. Sans jamais s'arrêter. Jamais s'arrêter. Tout son corps danse. Ses bras fendent les airs, ses cheveux fouettent son visage, son torse et ses hanches ondulent suivant ses jambes qui dansent. Ses jambes l'emmènent danser encore et encore. Tourner, danser, tournoyer, danser, tourbillonner, danser, virevolter, danser, danser, danser.
Brusquement sa main fut stoppée, sa main ne danse plus à présent, prise au piège par une autre comparse familière. Elle a stoppée sa main. Ses bras s'arrête de danser devenant ballant le long de son corps, ses cheveux retombent, son torse et ses hanches se figent, ses jambes dansent encore un moment puis s'immobilisent à leur tour. La folie de la danse retombée, elle laissa place à une fatigue écrasante. La danseuse ne danse plus. Des bras l'entourèrent, le corps de la danseuse éternelle, celle qui avait pour mission de ne jamais s'arrêter. Elle ne dansera plus désormais. Une larme coula sur sa joue. Il avait stoppé sa danse.
Il avait mis fin, fin à la danse effrénée du temps. Détruisant ainsi ce qu'il avait crée, le premier Univers.
