Chapitre 36

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Melodie



Ma respiration se bloqua. Elle devient irrégulière, saccadée. Mon regard ne pouvait pas quitter mon « père ». J'en oublié même les pressions que Justin me faisait sur ma main. Je me relevais lentement, et fis face à mon géniteur.

-Mais... comment... tu... pourquoi ? Arrivais-je à sortir.

-Disons que j'ai un peu, comment dire ? Trafiquais ta mémoire ?

-Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire par « trafiquer » ?

-Tu étais petite à cette époque, un an je crois. Ta mère était contre ce que je faisais. Elle était déjà un peu au courant de mes activités avant ta naissance, mais disons que l'amour fait faire des trucs insensé non ? Donc, je disais, après ta naissance, mes activités devenaient de plus en plus illégales et dangereuses. Un tas de gangs et autres compagnies me voulaient du mal, voir me tuer. Alors ta mère a décidé de partir, te prendre toi et ses affaires et partir loin d'ici. Mais bien sûr, je pouvais pas la laisser faire.

-Me dis pas que tu l'as... ?

-Tu sais Melodie, sur Terre, il n'y a pas de place pour les faibles. Tous ceux qui ont peur, qui fuit, ne méritent pas de vivre.

-Comment tu peux oser dire ça ? Elle voulait me protéger ! Ce n'est pas de la faiblesse !

-Tu parles comme elle. Je te pensais pas comme ça... Enfin bref, tout ça pour dire que j'ai simplement éliminé ce qu'il fallait ! Mais bien sûr, tu représentais une potentielle menace, mais je ne pouvais pas te supprimé. J'avais un espoir que tu me ressembles, mais tu es étais également en danger à mes côtés. Alors j'ai dû trouvé une solution pour que tu restes loin de tout ceci. Mais je vois que ça ne s'est pas passé exactement comme je le voulais...

-ça me dit toujours pas pourquoi je me souvenais pas de tout ça pendant tout ce temps.

-J'avais avec moi de grands scientifiques. Quand je dis « grands », je parle bien sûr de scientifiques très avancés dans les nouveautés. Ils t'ont injecté une espèce chimique qui a en quelques sortes « grignoté » des souvenirs pour imager la scène. Mais je vois que voir des choses ou des personnes en rapport avec ces souvenirs te les font retrouver. Bien ! Alors si on passer aux choses sérieuses maintenant ?

-Lâche-les, ils n'ont rien à voir dans tout ça ! Fais ce que tu veux de moi mais laisses-les partir.

-Melodie chérie, si je les laisse partir, ça n'a plus aucun intérêt ! Ils font partis du jeu maintenant.

En un claquement de doigt, ses sbires s'approchèrent de moi. Je me leva, mon pouls accéléra d'un coup, mes mains étaient moites, ma tête tournait par ce trop-plein d'information, mais grâce à l'adrénaline, mon corps réagit lorsque l'un des toutou de mon père attrapa mon bras. Ma jambe donna un coup violent dans sa cage thoracique, le faisant lâcher prise. J'en profita pour lui assénais un autre coup de pieds dans le ventre, il tomba à terre le souffle coupé. Je me remis en position, prête à défier l'autre homme qui ne perdit pas de temps et sortis un flingue pour le pointer en ma direction. Mes sens en éveil, je le désarma en moins d'une seconde, l'arme se retrouva en ma possession. Je lui donna un coup de crosse en pleine tête, il s'écroula. J'entendis des applaudissements.

-Eh ben ! Si je m'attendais à ça ! Je te l'avais dit, toi et moi réunit on fera de grandes choses !

-Je ne ferai rien avec toi compris ? Hurlais-je en pointant l'arme vers lui.

-Oh tout doux ma fille ! Pose ce flingue.

-Je ne ferai rien je t'ai dit ! Crachais-je avec haine. Tu bouges pas d'ici, si tu bouges même un seul cheveu j'te descends compris ?

-Laisses-moi rire ! Toi ? Tirer sur...sur quelqu'un ? Sur ton propre père ?

-Tu crois que tes chiens devant et dans la maison sont morts comment ? Hein ?

Il ne dit plus rien. Parfait. Je lui ordonna de me donner les clefs des cages de mes amis. Il ne dit rien et me les donna. Par précaution, je l'attacha à un tuyau assez épais avec une corde que j'avais trouvé quelques parts dans la pièce. Je fis comme Justin me l'avait appris, et serra au max pour éviter qu'il ne s'échappe. S'il est aussi puissant qu'il le prétend, on le retrouvera. Je me précipitais de libérer mon copain et mon amie tout en gardant un œil sur cet homme qui m'a donné la vie. Je les épaula du mieux que je pouvais, et partis de cet endroit maudis. On rentrait à l'appart sans encombre.


**
Justin



Ma gorge était sèche, ma bouche était pâteuse. Je me sentais vidé de toute énergie. J'ouvris difficilement les yeux, et constata que j'étais dans une chambre, sur un lit. Tout mon corps me faisait souffrir. Je me levais péniblement et fus rassurer de me trouver dans la chambre de l'appart. Je me rappelais vaguement ce qu'il s'était passé. J'avais juste des bribes d'images. Melodie. Je sortis rapidement de la chambre et atterris dans le salon. Tout le monde était là, même Maryline. Ils me regardaient tous.

-Quoi ? ça va je me suis juste fais enlever, j'suis pas revenu d'entre les morts.

-Tu vas bien ? Me demanda Melodie en s'approchant de moi.

-Maintenant, oui. Merci, lui chuchotais-je avant de l'embrasser.

Ses lèvres m'avaient manqué. Tout m'avait manqué chez elle. Son parfum fruité, ses doux cheveux, ses yeux brillants et scintillants... Tout, absolument tout. Je m'accrochais à sa taille comme si c'était notre dernier échange. Heureusement, pour le moment ce n'était pas le dernier. Juste des retrouvailles. Je me décollais d'elle pour la regarder. Quelque chose avait changé en elle, dans son regard. Il n'était plus aussi pétillant.

-Qu'est-ce qu'y a ? Lui demandais-je en caressant sa joue.

Elle ne dit et se contenta de prendre ma main et de me faire assoir sur un des canapés, avec les autres.

-On a un gros problème. Mais le point positif, c'est que je sais comment le régler. Je sais comment mettre fin à tout ça.

Guns & Love [Tome 1] réécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant