Antidote

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L'oiseau atterrit dans un endroit insolite, un piton de roc au milieu de nulle part, un lieu inaccessible à pied. Une étrange maison extrêmement austère en pierre, composée de deux habitacles dont un en hauteur, trônait sur ce plateau verdoyant. Je descendis toujours dans ses bras. Il se décida finalement à me lâcher. Je me tenais debout enfin libre de mouvement. Mon regard parcourut les lieux. Je constatais qu'il était impossible de partir de cet endroit escarpé mais avais-je envie de m'échapper.
Coco m'invita à le suivre et entra dans la maison.

Elle se composait d'une salle principale, peu meublée et extrêmement simple. De nombreux livres trônaient sur des étagères et d'autres traînaient un peu partout. Une table entourée de quatre chaises délimitaient la salle à manger. Dans sa prolongation, se trouvait la cuisine et un réchaud, un intérieur assez spartiate. Coco se dirigea vers une commode pour en tirer une bouteille contenant un liquide brunâtre à base de plantes. Il imbiba un tissu avec cette décoction et s'avança vers moi.
- Vous saignez. Vos coudes sont complètement écorchés. Il faut les nettoyer et vous boitez maintenant.
J'acquiesçai. Il me tendit le tissu.
- Vous ne me l'appliquez pas, lui dis-je en souriant.
- Je n'ose pas. J'ai été très imprudent de vous toucher à maintes reprises.
- Voyez-vous l'ombre de la mort plané sur moi, Coco?
- Non, je ne vois rien. D'ailleurs, c'est étrange, mais je n'arrive pas à voir votre avenir. Je perçois uniquement une lumière qui émane de vous. Elle m'éblouit à certain moment par son intensité.
- Si l'ombre de la mort ne plane pas sur moi, vous pouvez me toucher, il me semble.
Allez-y. Je résisterai à la douleur, à la douleur uniquement... Je lui répondis d'un ton taquin.
Il m'aida à m'asseoir sur son canapé et s'approcha. Je ressentais son trouble maintenant que nous étions seuls, l'un en face de l'autre. Il posa délicatement le tissu sur mes plaies pour les nettoyer. Je tressaillis. Il s'agenouilla devant moi pour saisir ma cheville meurtrie. Naturellement, je fis glisser mes bas du haut de ma cuisse pour les retirer et lui indiquais les points douloureux. Il n'osait pas me regarder. Sa respiration saccadée trahissait sa confusion. Doucement, il la palpa pour localiser les points sensibles. Ses mains sur ma peau, ce contact irradia mon corps. J'en eus le souffle coupé. Une boule de chaleur incandescente s'arrêta sur mon bas ventre. 
- Je vous fais mal.
- Non, pas du tout.
- Votre peau est... Je n'ai pas touché quelqu'un depuis des années.
- Ne vous inquiétez pas. Tout va bien.
Il se mordit légèrement les lèvres.
- Je vais rétablir votre cheville. Ça risque de vous faire mal.
Il commença à me la masser puis d'un coup sec, me la replaça. Je me raidis sous la douleur et poussais un gémissement.
Délicatement, il posa un baiser sur ma cheville. Sa bouche s'attarda, je sentis l'humidité de ses lèvres et la pointe de sa langue laper ma peau.
Je sursautais mais le laissais faire. Ses yeux fermés, il continua à embrasser ma jambe tendrement en remontant dangereusement vers mes cuisses. Je voulais l'arrêter mais à ma grande surprise, mes mains caressèrent ses cheveux en signe d'encouragement.
- Votre goût est addictif. Je devrais m'arrêter mais je n'y arrive pas.
Je me sentis liquéfier. Je commençais à ne plus pouvoir me contrôler. Je coulais d'envie. Extrêmement gênée, je me ressaisis en resserrant mes jambes de peur qu'il vît les signes de mon désir, inondés mes dessous. J'engageais une discussion afin de rompre cette déferlante érotique non assumée.
- Avez-vous quelque chose à boire? C'est joli ici, ça manque un peu de décoration.
Il lâcha ma jambe, s'affala au pied de son canapé. Je le sentis respirer profondément. Un sourire contrarié apparut sur son visage.
- Oui, je manque en effet à tous mes devoirs. Que souhaitez-vous boire?
Sa voix était légèrement étranglée.
- De l'eau.
- Je vais vous chercher ça.
Il se leva sans se retourner, sans me regarder.
Il était vêtu d'une combinaison noire moulante marquée à la taille, aux poignées et au cou par des bandes vertes. Cette tenue lui seyait à merveille. Elle soulignait le moindre de ses muscles. Élancé, taillé en V, il avait un corps harmonieux parfaitement proportionné, un régal pour les yeux. Sa démarche était élégante, souple comme un félin. Je le suivais du regard et m'attardais honteusement sur ses fesses rebondies. Arrêté devant l'évier, il fit couler de l'eau. Il en profita pour s'asperger le visage et la nuque. En se déplaçant pour prendre un verre, il dut légèrement se retourner. Je perçus furtivement, un important gonflement au niveau de son entrejambe. Il bandait aussi fort que je me sentais couler!

Je profitais de cette accalmie pour vérifier l'ampleur des dégâts. Discrètement, je passais ma main dans ma culotte. J'étais trempée, inondée. Mon clitoris complètement gonflé, prêt à exploser. D'ailleurs, je m'attardais dessus, en lui prodiguant une caresse pour le calmer. La sensation était délicieuse. Je taquinais mon bouton de rose brûlant, moite de plaisir.

Un bruit de pas, me rappela à l'ordre. Je retirais rapidement mes doigts de mon intimité. Ils étaient couverts de mon suc, luisants, témoins de mon égarement. Je devais en effacer toutes traces. J'allais me les pourlécher quand soudainement il attrapa ma main au vol. Je sentis sa bouche la happer, la sucer.
La honte m'envahit, je voulais me cacher.
- Arrêtez de me torturer, je ne comprends pas ce qui m'arrive. Mon ventre me fait atrocement mal, mes pensées sont confuses. Jamais, je n'ai perdu mon contrôle de cette manière. Mon corps vénéneux est complètement apaisé à votre contact. Vous aviez raison, vous êtes mon antidote. Votre goût est exquis. Je meurs d'envie de vous boire, de vous dévorer...

Coco from Toriko "Sexual Healing" FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant