Etoiles

Neuvième nuit

 «

- Orion tu te rappelles, la première fois qu'on s'est vus ?

- Pas totalement, pourquoi ?

- Tu m'avais demandé ce qu'était pour moi une étoile, tu te souviens ?

- Ah oui ! Et ?

- Tu veux bien m'écouter sans m'interrompre ?

- Bien sûr.

- J'aurais voulu être une étoile. Non, pas une célébrité tu sais, le succès ne m'intéresse pas. Quand on est célèbre, on a certes la gloire et des tas de fans, mais lorsque la magie cesse d'opérer, on tombe de haut. Et les étoiles ne tombent pas. J'aime croire quelque chose, même après tout ce qu'on a dit ; une étoile ça brûle et se consume pour devenir une étoile filante ! Ça ne tombe pas, ça vole plus vite et plus haut encore ! Et on dit que les étoiles filantes concrétisent les rêves, n'est-ce pas ? Alors je voudrais être une étoile filante, parce qu'elles portent les rêves et qu'en mourant, elles les réalisent. Moi, je veux être l'étoile de l'espoir de mes proches. Je veux pouvoir les aider et les soutenir dans le besoin. Je veux qu'ils puissent réaliser leurs rêves. Toi avant tous.

- Pourquoi moi ?

- Parce que pour moi c'est impossible.

- Pourquoi ?

- Parce que jamais je n'aurais la chance de trouver quelqu'un qui m'emmènera dans le ciel voir les étoiles. Non, pas toi non plus. Je te parle d'un vrai astronaute, pas d'un rêveur astronome.

- Parce que c'est comme ça que tu me vois ? Comme un simple rêveur.

- Non ! Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, excuse-moi.

- Mais tu sais seulement que j'ai l'intention de réellement devenir astronome ? Ne me regarde pas avec cet air surpris, sérieux. Tu n'y as jamais pensé ? Peut-être que je ne t'emmènerais jamais voir les étoiles, peut-être que ce rêve-là ne se réalisera pas, mais n'en as-tu pas un autre ? Que je pourrais exaucer. Je suis ton étoile, Astrée.

- Je voudrais être heureuse.

- Mais tu ne l'es pas déjà ?

- Non. Un jour, je t'en parlerais.

- Avec plaisir. Et donc, que puis-je faire pour te rendre heureuse ?

- Pour le moment ? Rien.

- On va aller loin.

- Justement, non.

- Hein ?

- On va rester là, allongés dans l'herbe humide et regarder le ciel. Parce que rien que ça, ça m'ouvre la porte d'un monde où je serais heureuse.

»