II

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Plouescat, 8 juin 1915.

  Mon Rossignol,

  Je ne peux te dire, t'écrire, te montrer ma joie qui est mienne en voyant ta plume posée sur ce papier. Une lettre qui me réconforte dans mes durs chagrins... Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour, je souhaiterais tant que tu fusses là, avec moi, dans mes bras.
  Ô toutes ses horreurs que tu me contes ! Je prierais de prendre ta place, si seulement je le pouvais... Les boches ont toujours été inventifs et ingénieux à propos des armes, mon bras en a été la preuve flagrante pour nous deux...
  Moi qui suis parti au bout de quelques mois, je ne reconnais plus la guerre au bout de ta plume... Pourtant en si peu de temps je n'ai pu voir autant de terreur que toi, mais tout reste gravé, marqué au fer rouge dans mon esprit et ma mémoire...
  Mon doux et bel amour, je me languis de toi, de ton sourire, de tes yeux, de ta chaleur et tes bras... Je me sens las, et de par toute cette solitude, toi loin de moi, mes douleurs me rattrapent, ma peur quand tu n'es pas là et que surtout tu ne reviennes pas...
  Avec tout mon espoir et mon amour,
  Ton Antoine.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 05, 2018 ⏰

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