LE GRAND FRERE

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- Cela fait cinq bonne minutes qu'on se regarde comme ça, vous comptez dire quelque chose ?

- Le bandage que vous avez au bras, ça veut dire quoi ? Depuis tout à l'heure j'essaie de comprendre. Cela ne fait même pas trois jour que vous êtes ici que vous vous attirez déjà des problèmes. Qu'est ce qui c'est passé ? savez-vous au moins que cela ne jouera pas en votre faveur le jour du procès ?

- Maitre, ceci est pour me montrer que je suis dans un nouveau monde. Je suis entré dans une cage de fauves et il n'y a que deux alternatives : soit je me laisse dévorer, soit je deviens une fauve à mon tour et je dévore tout ce qui m'attaque. Sachant que la première n'est pas envisageable parce qu'à ma sortie d'ici, si j'en sortirai, je devrai me venger. L'ancien Karim est mort et je l'ai enterré ici même dans cette prison. Le bandage que vous voyez là, sera le dernier de ma vie. Ma souffrance est morte avec ce Karim que vous connaissiez. En somme, j'espère ne pas être grossier avec vous mais j'aimerai que vous vous concentriez sur ma défense. Ma famille cherchera le meilleur avocat de la ville pour ne pas dire du pays même donc vous votre mission ce sera de faire en sorte que j'évite la perpète.

- Je vais me permettre de vous donner un conseil : dans une guerre, il n'y a pas de vainqueur, tus les deux camps subissent des pertes si vous voyez ce que je veux dire. Je n'insisterai pas davantage sur ce point. Maintenant continuez l'histoire de Karim Fall, la dernière fois vous me parliez de votre petit frère que vous haïssiez. Vous le détestez toujours maintenant que vous êtes adultes ?

- Bien sûr que non maitre. En grandissant j'ai appris à aimer ce petit garnement. Je me suis rendu compte que ce que je ressentais pur lui n'étais pas de la haine mais juste de la jalousie.

Quand on est grand frère, on est aussi père et mère. On doit aussi protéger, aimer et chérir. Etre grand frère est une lourde responsabilité parce que non seulement quand les parents ne sont pas là, c'est à l'ainé de prendre les décisions mais aussi il faut savoir que tes frères et sœurs vont prendre exemple sur toi.

Je me souviens de ce jour, on se chamaillait avec mon frère et d'un coup il me sort une insulte qui me fait stopper net. Ce jour-là je lui avais donné une de ces gifles que je suis sûr qu'il n'avait jamais reçu de sa vie. Tu imagines maitre comme ça a été ma fête ! Les parents n'y sont allés de mains mortes ! Il était tellement en rogne qu'il m'a promis que je regretterai de l'avoir frappé. J'ai commis l'erreur de ne pas prendre ses menaces au sérieux. C'est vrai il était plutôt intelligent pour son âge mais quand même étant plus âgé, je me suis dit que je pouvais prévoir ses coups. Deux jours plus tard, alors que je suis couché sur le canapé en train de regarder Question Pour Un Champion que j'ai eu l'impression d'être plongé dans un trou noir. Je ne voyais ni n'entendais ce qui se passait autour de moi et le temps que je reprenne mes esprits que je reçois deux nouveau coups du gros câble que ma mère avait bien entouré autour de sa main pour bien le tenir fermement et être sûr qu'il ne lui échappera pas.

- Voleur, petit voleur, c'est à un voleur que j'ai donné naissance. S'écriait-elle rouge de colère.

- Mais qu'est ce qui ce passe ? explique moi s'il te plait maman je ne comprends pas ! balbutiais-je tout déboussolé.

- Ne fais pas semblant, j'ai retrouvé mon argent que tu avais volé dans ton sac. Heureusement que ton petit frère t'as vu !

- Que se passe-t-il ici ? intervenait mon grand-père.

Ma mère lui explique que mn petit frère m'a vu prendre de l'argent dans sa pochette et le mettre dans mon sac. Elle a vérifié et à effectivement trouvé dans mon sac la somme recherché. J'essaie de m'expliquer mais c'est avec une bonne gifle qu'elle me demande de me taire. Si ce n'était mon grand-père, mes os seraient en train de pourrir dans le sol depuis ce jour-là.
Il m'a pris par la main et m'a amené dans sa chambre et sorti une sucette qu'il avait caché dans son armoire. Il enlève l'emballage et me le tend. Aussi loin que remonte mes souvenirs, mon grand-père a toujours agi ainsi. A chaque fois que j'étais triste il sortait une sucette de sn armoire et me donnait. Cela avait pour effet de me calmer tout de suite. Je ne sais pas s'il se comportait ainsi avec moi parce que j'étais son premier petit fils ou que j'étais son homonyme. Peut-être était-ce les deux ! En tout cas tut ce que je savais c'est que malgré mes onze ans, le coup du bonbon marchait toujours.

Une semaine après l'épisode de l'argent volé, à l'heure de la récré, je sors jouer dans la cour comme à mon habitude. On entendit subitement des cris et je vois les élèves former un gros cercle. Je me dis qu'il y a forcément bagarre. Je m'approche en courant pour ne pas rater une miette du spectacle et mon cœur à certainement raté un battement quand j'ai vu la scène qui s'offrait à mes yeux. Mon petit frère était en train de se faire malmener par un des gaillards de sa classe. J'étais là début à réfléchir : qu'est-ce que je devais faire ? bien sûr, il méritait ce qui lui arrivait mais c'était quand même mon frère, mn sang, je ne pouvais laisser faire. Mon cœur s'est serré quand j'ai croisé sn regard suppliant et c'est en ce moment que j'ai réagi. J'ai donné au gars une de ces raclé qu'il n'oubliera jamais et cela m'a valu une expulsion de trois jours. Mais ça en valait la peine parce que c'est ce jour-là que, on frère me voue un respect que je n'aurais jamais espéré de lui.

- Mais donc si je comprends bien votre petit frère lui-même ne vous haïssait pas, c'était votre mère qui était la cause des tensions qui existaient entre vous !

- Ma mère ! elle n'a jamais voulu voir de l'innocence dans mes yeux ! pour elle, tout ce dont on m'accusait était vrai que cela vienne de mon frère ou de la rue. J'étais le mauvais germe dont on ne savait que faire. Je me suis demandé si elle m'a aimé un jour de sa vie ? est-ce que même c'est elle ma vraie mère ?

- C'est seulement elle qui détient les réponses. Mais sachez qu'un parent ne déteste jamais sa progéniture. Parfois les parents ont tendance à maltraiter leurs enfants à trop vouloir les éduquer mais cela part d'une bonne intention. Il est l'heure pour moi d'y aller. on se voit dans deux jours, demain j'ai une audience au tribunal.

- D'accord merci pour tout maitre !

- S'il vous plait, faites attention à vous !

- Ne vous inquiétez pas maitre, je sais ce que je fais !

L'acteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant