t r o i s

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Mes yeux s'ouvrent lentement, mes paupières lourdes peinant à se déplier à cause des rayons de soleil qui filtrent à travers les épais volets de ma chambre. Je pousse un long soupir, avant d'étirer nonchalamment mes membres et de jeter ma grosse couverture de l'autre côté du lit. Je me lève, et me dirige vers ma penderie, située à l'autre bout de la chambre. 

Entre deux pas, mon regard se fige sur mon reflet dans le miroir de pied installé à côté de mon bureau. Mes longs cheveux blonds ressemblent à un nid de corneilles, et des cernes pourpres dégoulinent sous mes yeux clairs. Mon teint déjà bien pâle ressemble à celui d'une cancéreuse, et je pousse un petit grognement exaspéré en constatant l'ampleur des dégâts.

Je traîne lourdement les pieds vers mon dressing, et attrape un jogging noir avec un vieux t-shirt gris chiné ainsi que des sous-vêtements propres, avant de me diriger vers la salle de bains que je partage avec ma sœur. 

Je prends une bonne bouche chaude, m'applique un peu de déodorant et me lave les dents, avant de revêtir les vêtements confortables que j'ai précédemment sélectionnés. J'ai l'impression que ma tête pèse une tonne et qu'on a transpercé tous les muscles de mon corps avec des aiguilles à tricoter. Que je déteste les lendemains de cuite...

Je sors de la pièce désormais embuée, mais avant que je ne puisse faire un seul pas de plus en direction de ma chambre, une main manucurée à la perfection s'enfonce violemment dans mon avant-bras, m'arrachant un petit cri de surprise étouffé.

"Toi ! Sale petite peste ! Tu crois que je ne t'aie pas vue hier soir ?" Ma sœur me chuchote, mais son ton est très agressif, et je me sens presque obligée de me couvrir les oreilles pour ne pas avoir à supporter sa voix de crécelle. 

Soudain, un éclair de réalisation traverse ma cervelle. La soirée. Iris. Le taxi. Mon téléphone. Castiel. Le baiser. 

Et merde.

Si Ambre sait que Castiel m'a (sauvagement) embrassée hier soir, je suis cuite de chez cuite jusqu'à la fin de mes jours. C'est-à-dire que Mademoiselle a un petit-ami, bien superficiel et bête comme ses pieds d'ailleurs, mais ça ne lui suffit pas, elle veut vivre le rêve. Depuis l'époque du bac-à-sable, elle est absolument fanatique du bad-boy du lycée, et son seul but dans la vie semble être d'attirer son attention. 

Donc tout ça pour dire que si elle apprend que je n'ai ne serait-ce qu'effleuré sa chevelure ténébreuse, ma tête sera servie rôtie et accompagnée de pommes de terres sautées au prochain repas de famille. 

"De... De quoi tu parles ?" Je lui demande alors en bégayant, espérant sans beaucoup de foi qu'elle n'est pas au courant pour le baiser.

"J'ai t'ai vue fraterniser avec l'ennemi !" Me dit-elle sur le ton de la conspiration, et je hausse mentalement les sourcils en me demandant ce qui peut bien mettre ma sœur dans un pareil état.

Je lui fais les yeux ronds, signe de mon incompréhension, priant toujours désespérément pour que Castiel ne soit pas impliqué dans cette histoire.

"Andouille !" Elle me met une petite claque derrière la tête, qui m'arrache un grognement de douleur. "Tu crois que je n'ai pas remarqué ton petit manège ?" Me sermonne-t'elle en enfonçant plus fort ses faux ongles dans mon avant-bras.

"Mais Ambre de quoi tu parles enfin !" Je m'énerve un peu, en essayant de dégager mon bras de sa prise, sans grand succès.

"De Rosalya ! Toi et ta petite bande de ploucs arrêtiez pas de lui faire de la lèche hier soir ! Si tu crois vraiment pouvoir me détrôner comme ça tu te met le doigt dans l'œil espèce de gnome !" Finit-elle par cracher, et je sens tous les muscles de mon corps se détendre d'un seul coup.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 25, 2020 ⏰

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[Amour Sucré - Castiel] Le journal de BlancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant