3 | Un joyeux manipulateur.

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Nous nous étions enfin mis sérieusement au travail, après que l'autre folle ait tenté de draguer MON Thibaud à coups de « wahou, j'adore tes cheveux comme ça, ils ont l'air si soyeux, je peux les toucher ? »

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Nous nous étions enfin mis sérieusement au travail, après que l'autre folle ait tenté de draguer MON Thibaud à coups de « wahou, j'adore tes cheveux comme ça, ils ont l'air si soyeux, je peux les toucher ? ». Foutaises ! Ses cheveux avaient la forme d'un furet mort sur sa tête, comme s'il ne s'était pas coiffé depuis des lustres et des lustres.

Bien sûr qu'il restait un dieu vivant même avec son furet mort sur le crâne, mais il y avait des limites aux mensonges quand même !

Heureusement pour moi, il avait décliné les avances de Nellie sur un ton tranchant, en lui précisant qu'il avait beaucoup de travail, alors qu'en réalité, il ne fichait rien depuis des heures.

Je m'occupai, moi-même, de l'article qu'il devait écrire, parce qu'il était fatigué... et que j'étais une soumise quand il s'agissait de lui, je l'avoue. Mais bon, c'est toujours sympa d'aider ses collègues non ? Pas les moches, il n'y avait aucun intérêt là-dedans, mais les beaux gosses du style surfeurs, mannequins qui ont un penchant pour les chambres rouges, c'était plutôt de bon cœur que je les aidais.

— Écris plus gros, on voit rien là !, m'engueula t-il.

Pour qui se prenait-il lui ? Déjà que je l'aidai, il fallait pas pousser mémé dans les orties !

— Là c'est mieux ?!

J'avais osé écrire en police vingt-huit ! Mon dieu ! J'étais une rebelle - oui oui, à mon niveau, j'étais une rebelle qui allait avoir une bonne sanction de la part de mon patron.

— Tu te fous de ma gueule ?

— Calmos chicos, je rigole !, ris-je afin que ça paraisse vrai.

Bon d'accord, Thibaud n'était peut-être pas le mec le plus détente de la planète, ni le plus sympa, mais j'étais persuadée qu'il avait bon fond, dans le fond...

— Bon, je dicte et tu écris ?, rétorqua t-il.

— Euh, ouais, si tu veux. Mais j'ai aussi un article à écrire sur Mylène Farmer, je précise.

— Qu'est-ce qu'on s'en fout de cette vieille folle, sérieusement ! Mon article sur Tony Yoka est cent fois plus intéressant !

Mais quel idiot ! Idiot, mais charmant... Néanmoins, vexée, je croisai les bras devant ma poitrine et haussai un sourcil en signe de mépris - cela ressemblait malheureusement plus à une grimace mal réalisée, mais qu'importe. Il me regarda un long moment sans un mot, puis se mit à me sourire diaboliquement.

— T'as qu'à l'écrire ton article sur « Libertine je suis une catin » là. Je vais écrire le mien, et on verra lequel est le meilleur !, suggéra t-il.

Je plissai les yeux, surprise qu'il veuille enfin faire quelque chose, parce qu'entre nous, il n'était pas indispensable au journal non plus...

— D'accord, mais tu sais très bien que sans moi, tu es complètement paumé, n'est-ce pas ?

— Oui oui, pouffa t-il en m'envoyant un clin d'œil.

Sans que je m'y attende, il hurla à Nellie de ramener, je cite « son joli petit cul ». Alors premièrement, mon fessier était bien plus joli que le sien, et deuxièmement, pourquoi l'appelait-il ?

Elle arriva dans le bureau promptement, la bouche en cœur, comme une poupée barbie plastifiée. Elle n'avait même pas lancé un seul regard. D'accord, j'étais un fantôme, donc... D'un côté, je ne pouvais pas l'en blâmer, Thibaud me faisait cruellement de l'ombre.

— Nellie, écris-moi l'article sur Tony Yoka s'il te plaît, lui dit-il avec ses yeux de tombeur.

J'hallucinais ! Comment osait-il user de ses charmes pour avoir ce qu'il voulait ? Ce n'était pas du jeu !

— J'ai quoi en échange ?, elle rétorqua tout de même.

Peut-être que finalement, il allait l'écrire tout seul, son article...

— Je t'invite à dîner.

Merde. Merde. Merde. Je fulminai à l'intérieur, mais ne laissai rien paraître. Nellie sauta sur place, puis attrapa directement tout le dossier en souriant :

— C'est comme si c'était fait !

Elle sortit du bureau telle une fusée - ou plutôt avec le feu aux fesses, si vous voyez ce que je veux dire...

Je posai mon regard sur mon - charmant - collègue qui avait ce sourire narquois aux creux des lèvres.

— Tu n'as pas honte..., soufflai-je avant de secouer la tête.

— C'est de la stratégie, ma grande.

— On est pas dans Koh-Lanta, t'es seulement journaliste sportif, pas champion du monde d'échec !

Il se mit à rire, et haussa les épaules. Quant à moi, je levai les yeux au ciel, avant d'attraper mon dossier sur la reine qu'était Mylène Farmer, et commençai mon travail sereinement, bien que les boulettes de papier qu'il m'envoyait pour me déstabiliser me gênaient grandement... Quel enfant !

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 06, 2018 ⏰

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