2 | Tout le monde au yoga.

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Lorsque je parvins jusqu'à mon bureau, la jupe froissée, le chemisier taché de café, je savais que j'allais passer une horrible journée

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Lorsque je parvins jusqu'à mon bureau, la jupe froissée, le chemisier taché de café, je savais que j'allais passer une horrible journée.

J'entrai sans toquer, et me figeai lorsque je vis le fruit, le graal, de tous mes désirs, assit nonchalamment derrière son bureau, les cheveux en bataille, le visage fatigué, se massant les paupières pour espérer y voir plus clair.

Rien que cette image de lui (qui n'était pas non plus à son avantage) me rendait encore plus dingue de lui. Quelques fois, je croyais être une psychopathe amoureuse de l'amour... Je me trompais, j'étais bien une psychopathe, mais amoureuse de Thibaud !

— Euh... salut, lui dis-je avant d'entrer précipitamment dans le bureau.

En marchant, mon talon se tordit, et je me retrouvai dans une position des plus sympathiques ; je faisais actuellement le grand écart. Oui oui, le grand écart. Et n'étant pas réellement souple, cela ressemblait plus à une figure de hip-hop qu'à autre chose... Pourquoi je devais toujours me taper la honte devant le mec qui me plaisait ? Quelle ironie du sort !

Je contenais mes larmes pour ne pas éclater en sanglots à cause de la douleur dans mes cuisses... et de la honte aussi. Heureusement, j'étais tombée dos à lui, et donc, impossible pour Thibaud qu'il voit la détresse se répandre petit à petit sur mon visage rougit.

— Mais qu'est-ce que tu fais ?, souffla t-il enfin.

Son ton était froid. Wahou. Qu'est-ce que je faisais ? C'était pourtant simple : j'étais bloquée dans une position très douloureuse ; je n'étais pas en train de nettoyer le tapis non plus !

— Je... je m'échauffe !

J'avais envie de taper ma tête contre le sol, mais encore une fois, cela demandait une souplesse rare... Je préférais me raviser (pour le bon fonctionnement de mes muscles).

— Tu t'échauffes ? Pour écrire un article ?

Je savais qu'il me prenait pour une débile, et assurément, je l'étais, dos à lui, à lui envoyer des pouces en l'air du style « t'inquiète pas, même si je me froisse un muscle tu ne le sauras pas, je resterai digne ».. Pitoyable !

— Oui, absolument, ça ouvre le cerveau, tu devrais essayer !

— Tu insinues quoi par là ?, me demanda t-il sur la défensive.

Double connerie ! Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris bon sang ? Ce mec était un ultra susceptible...

— Que... tu as l'air fatigué.

Il se mit à se racler la gorge plusieurs fois dans mon dos.

— Ouais, t'as pas tort, je devrais essayer.

Je l'entendis se lever, c'était le moment idéal pour tenter une approche et pour essayer de me décoincer les os.

— Oui, viens en face de moi, et attrape mes bras, lui dis-je avec tout le respect que je lui devais.

Il arriva vers moi, jaugea mon expression impartiale, puis s'empara de mes bras, avant de me demander que faire par la suite... Des réponses salaces me vinrent en tête, mais mes os importaient plus :

— Tu tires très fort pour me relever, ça va détendre tes muscles, ça se voit que tu es stressé !

— D'accord !

Naïf comme tout, il tira excessivement fort sur mes bras et me fit me relever sans aucun problème, avant d'entendre un craquement provenant de ma hanche. Il n'y fit pas même attention, et me demanda un second exercice :

— On fait quoi maintenant ?

— L'amour ?, était la question qui me venait en tête, mais je la chassais.

Il plissait les yeux, comme s'il doutait de ma supercherie...

— Maintenant on s'assoit par terre, et on médite.

On s'assit à même le sol, les mains sur les genoux, et nous méditâmes un long moment. Lui, il fermait les yeux, tandis que je les laissai ouverts pour l'espionner ; il était mignon quand il fermait les yeux...

Soudainement, la porte s'ouvrit sur cette blonde retapée :

— Hé ! Ne méditez pas sans moi !

Oh bordel, elle devait aussi être là, elle...

Notre mec Où les histoires vivent. Découvrez maintenant