Chapitre 3

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Tom se réveilla en sursaut. Quelqu'un venait de frapper à la porte de sa chambre, le lendemain matin. Il se leva du lit en panique, s'habilla en vitesse et ouvrit la porte dans un stress énorme. Il espérait qu'il ne s'agissait pas la personne dont il avait entendu des bruits de pas pendant la nuit. Il fut soulagé en découvrant la réceptionniste, se questionnant tout de même sur sa venue. Il pensait que la femme serait venue faire le ménage une fois les clés rendues.

— Bonjour, lui dit Tom.

— Je viens vous prévenir qu'il est l'heure que vous quittiez la chambre, pour que je puisse avoir le temps de faire le ménage, répondit froidement la réceptionniste.

Tom parut surpris. Il avait comme l'impression qu'elle se fichait de lui, en commençant par le manque de politesse. Désorienté, il attrapa son téléphone portable sur sa table de nuit et jeta un coup d'œil à l'heure avant de le reposer.

— Mais attendez... vous ne m'aviez pas indiqué que je devais quitter la chambre avant neuf heures, dit l'écrivain d'une voix confuse.

— Je récupère le plateau-repas et vous attends à la réception, expliqua-t-elle.

Décontenancé, il bougea sur place, le regard vers ses pieds.

— Très bien.

Tom s'écarta du passage et la laissa récupérer le plateau avant de ressortir. Il lui dit « à plus tard » et referma la porte.

Il s'assit sur le lit pour souffler un bon coup avant de finir de se préparer et de commencer à ranger son sac. Il était tellement épuisé la veille, qu'il avait éparpillé ses affaires dans la chambre.

La frustration et la déception l'envahirent après avoir attrapé une nouvelle fois son téléphone. Il n'avait plus de batterie et il savait qu'il n'avait pas le temps de le recharger à fond. Il récupéra son sac, chercha à l'intérieur, mais en vain. Son chargeur de téléphone avait été déplacé et il n'en avait aucun souvenir.

À cet instant, il repensa aux bruits de pas qu'il avait entendu pendant la nuit et il se mit à stresser. Cette personne était-elle rentrée par effraction dans sa chambre alors qu'il dormait ? C'était impossible, il se faisait des mauvaises idées. Pourquoi quelqu'un pénétrerait dans une chambre et volerait seulement un chargeur ? Cela n'avait aucun sens et peut-être qu'il l'avait sorti de son sac, mais qu'à cause du sommeil qui l'avait submergé la veille, il avait simplement oublié. Il examina la pièce du regard, à la recherche du chargeur. Aucun signe.

Il n'avait pas l'éternité devant lui, la vieille femme l'attendait à l'accueil et il devait libérer la chambre le plus rapidement possible. Il s'activa, fouilla de nouveau dans son sac et jeta de plus belle un regard sur le bureau et la table de nuit. Il ne s'était pas trompé, il vit uniquement des vêtements posés sur son lit et sur la chaise du bureau. Il ouvrit la commode de la table de chevet. Un souffle de déception s'échappa de sa bouche. Elle était vide.

Essouffler à force de s'activer, il finit par ouvrir le tiroir du bureau, se demandant ce que son chargeur pourrait bien faire à l'intérieur. Mais il savait qu'il en avait besoin, alors il tira le compartiment sans se poser davantage de questions.

Il lâcha la poignée et fit un bon de quelques mètres en arrière. La panique venait de le submerger à cet instant et son cœur se mit à battre à deux cents à l'heure. Le souffle coupé, il s'approcha de nouveau vers le tiroir. Un article de journal avait été découpé, posé sur un petit carnet poussiéreux. L'ancien client de la chambre avait sûrement oublié de le récupérer. Il se demandait pourquoi cela n'avait pas été retiré, pourquoi la réceptionniste n'avait pas vidé le tiroir en effectuant le ménage.

THE JOY MOTEL (En Pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant