Mihawk Perona ou Le faucon et la rose.

Chapitre XVII

Les meilleures vacances de ma vie.

Les seules que j'ai eue en fait, sinon ce n'était pas si dingue. J'ai beaucoup pensé à lui et ca me fait mal. Ca me fait mal de penser à quelqu'un qui ne ressentira jamais la même chose. Qui ne voudra jamais s'engager avec une gamine comme moi. Quelqu'un qui se montre doux parfois gentil et attentionné, mais qui m'a poussé dans l'eau. Ce qui m'a fait mal au coeur, c'est qu'il n'a pas réagi. Si ma soeur n'avait pas été la ? Je serais au fond des abysses. Cette pensée me fait peur. Comment on peut voir de beaux rosiers et la mort dans les yeux dorés d'une personne ? J'ai mal. Je ne voulais pas penser à lui. J'ai envie de le serrer dans mes bras et de lui dire que je l'aime.



Ce doute insuportable. Ce dilemme auquel on ne peut pas répondre. Ce choix que l'on doit faire. Aimer ou pas ? Faire confiance ou rester méfiante ? Est ce que ca a la moindre chance ?



Perona ca n'as pas l'air d'aller .. Tu vas bien ?

Oui Oui. Juste c'étaient les plus belles vacances de ma vie Luna.

Je sais.



La barque percute la plage doucement, la coque se pose sur le sale. Mihawk descend du bateau, Luna le suit, et tend la main à sa petite soeur qui la saisit sans se faire prier.

Perona regarde Mihawk qui reste impassible. Froid.

Il semble juger ses propres actes depuis qu'il a revu la chevelure de la rose. Il n'a pas prononcé un nom devant elle et il sait qu'il aurait dû tenter quelque chose pour qu'ils s'adressent la parole. Mais rien, il n'en a pas eu le courage et il se met à penser peu a peu que Perona le rend faible. Pensée qui touche l'escrimeur au coeur, car jamais il ne s'est sentie aussi faible que lorsqu'il est aujourd'hui amoureux. Honteux et faible, c'est des sentiments qu'il déteste.

Ne pas savoir quoi faire le paralyse.

Perona avance moins vite que Luna et Mihawk qui sont devant. Puis finalement elle fait demi-tour vers le vieux port ou l'embarcation est restée attachée par Luna. Elle marche puis elle court. Des lares coulent du bord de ses yeux. Ses fantômes la suivent sans se faire remarquer, juste ils sont là pour la protéger. Elle court. Ses jambes la brûlent et ses poumons sont en feu.

Ses lèvres se serrent, oui, elle est dégoûtée.

Elle a la boule au ventre, qui l'empêche de s'envoler alors elle court. Aussi vite qu'elle le peut. Ses cheveux roses flottent et ses bottes font un bruit d'horloge sur les pavés, ses grandes foulés la font aller vite.

Quelqu'un d'autre à fait demi-tour. Quelqu'un la suit.

Elle arrive au niveau des deux gros rosiers qu'avait planter un homme qu'elle pensait qu'il l'aimait.

Elle prit une grosse rose à pleine main. Les épines lui transperçants la peau. Elle ne sent rien. Elle pleure, genoux à terre. Une rose a la main et du sang qui coule de ses doigts fins.



Un homme pose sa main sur son épaule. Elle s'attend à du réconfort, a une explication. A un mot, n'importe quoi qui pourrait sécher ses larmes et la faire se relever. Son souffle se coupe avec quelques sanglots. Elle s'attend a que cet homme la tienne dans ses gras. A quelle sente son torse. Mais rien.

Puis un son. Une phrase. Quelque chose enfin. En fin, non, c'est sa soeur. Qui lui murmure à l'oreille "je t'avais prévenue".